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Les sciences cognitives peuvent-elles transformer les entreprises ?

L’approche « cerveau total » du management augmente en moyenne le chiffre d’affaires de 22% et la rentabilité de 34%  (Accenture 2019,…

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L’approche « cerveau total » du management augmente en moyenne le chiffre d’affaires de 22% et la rentabilité de 34%  (Accenture 2019, « Leadership, trouver le juste équilibre »)

Les sciences cognitives connaissent un développement important dès 1950 et leur application ne cesse de gagner du terrain en milieu professionnel. Dans l’article suivant, découvrez comment les sciences cognitives peuvent transformer le mode de fonctionnement des entreprises.

1) Comprendre les sciences cognitives en entreprise

Pour 54% des salariés des entreprises de plus de 500 employés contre 31% des salariés des entreprises de moins de 10 salariés, les managers ne sont pas choisis ou promus en fonction de leur aptitude à décider (Baromètre Décision Ifop et MPI Executive, « Plus l’entreprise est grande, moins les managers savent décider », 2018)

Les sciences cognitives concentrent plusieurs disciplines qui permettent d’analyser, comprendre et reproduire des mécanismes de pensée humaine, animale ou artificielle. 

On retrouve 6 disciplines principales : la philosophie, la psychologie, la linguistique, l’intelligence artificielle, les neurosciences et l’anthropologie.

Dévoiler les mécanismes de la pensée en milieu professionnel

Dédiées à un panel de recherche très large, les sciences cognitives trouvent leur place dans l’organisation des entreprises en s’intéressant par exemple aux mécanismes de mémorisation, d’apprentissage, de raisonnement, de prise de décision, de planification et de coordination motrice. L’objectif étant de comprendre ces schémas de pensée pour in fine optimiser leur application en entreprise.

Redonner une place aux émotions en entreprise grâce aux sciences cognitives

Elles permettent également d’étudier en profondeur la corrélation entre le corps, l’esprit et les émotions pour apporter des solutions qui vont intervenir sur le stress ou la confiance en soi. Leur application ne vise alors plus un objectif de performance mécanique, mais plutôt un travail de compréhension émotionnelle pour intégrer tous les facteurs cognitifs et sensoriels qui agissent en milieu professionnel.

 

 

2) Les sciences cognitives transforment déjà le recrutement !

67% des personnes interrogées considèrent que les recruteurs sont susceptibles d’avoir plus de préjugés que l’intelligence artificielle (enquête Harris Interactive pour LinkedIn, « Les Français et l’intelligence artificielle », 2019)

Les sciences cognitives trouvent naturellement leur place dans le recrutement en fournissant aux recruteurs des outils d’évaluation et des tests comportementaux de plus en plus adaptés à leurs attentes. Elles ont déjà permis de modifier les systèmes d’évaluation et de réinventer l’entretien pour transformer le recrutement en entreprise. Il est de plus en plus simple d’intégrer des tests de personnalité dans le processus de recrutement, notamment par le biais d’un logiciel de recrutement comme Cegid Digitalrecruiters.  

De plus, les candidats se sentent par exemple moins stressés avec un programme d’intelligence artificielle (22%) qu’avec un recruteur (41%) pour passer un entretien d’embauche évaluant leur personnalité. 

Repérez les comportements qui favorisent la performance

Les sciences cognitives ont permis de développer des tests d’évaluation qui identifient les soft skills et l’intelligence émotionnelle. En déterminant les capacités d’adaptation, d’apprentissage, de raisonnement et de prise de décision des candidats, elles offrent des informations cruciales sur la capacité cognitive d’un candidat et son potentiel de performance en entreprise.

Mettez les biais cognitifs au placard !

Pour accélérer la prise de décision, notre cerveau construit des schémas de pensée basés sur ses expériences passées : les biais cognitifs. Dans le recrutement, cela se caractérise par exemple par le fait de ne privilégier que des candidats issus d’une même école parce que l’on a intégré qu’ils étaient mieux formés. En simplifiant la pensée, les biais cognitifs faussent le recrutement, car celui-ci ne se base plus sur les compétences réelles du candidat. Les sciences cognitives développent des tests comportementaux qui reflètent le profil des candidats avec objectivité pour favoriser un recrutement diversifié.

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Les sciences cognitives : à la croisée de plusieurs disciplines. – Source : usabilis.com

3) Quand les sciences cognitives améliorent la gestion du capital humain en entreprise

Seulement 12% des français interrogés considèrent qu’une entreprise qui utilise l’intelligence artificielle est plus attentive aux conditions de travail de ses salariés (enquête Harris Interactive pour LinkedIn, « Les Français et l’intelligence artificielle », 2019)

En favorisant une meilleure connaissance de soi et du collectif, les sciences cognitives deviennent un facteur de performance en entreprise. 

Objectif « cerveau total » : optimisez la performance individuelle et collective 

D’un point de vue individuel, les tests cognitifs permettent d’évaluer les comportements physiques et mentaux des collaborateurs pour révéler leurs potentiels ainsi que leurs points faibles. Cette connaissance approfondie permet alors d’utiliser des outils et des méthodes qui vont soit développer ces potentiels, soit proposer des techniques pour mieux maîtriser les faiblesses. 

C’est grâce aux sciences cognitives que l’on voit se développer la vision « cerveau total » du management qui se caractérise par deux points : d’un côté, optimiser ses compétences, sa façon de penser et son ouverture d’esprit individuellement en tant que manager pour mieux diriger ses équipes; et de l’autre côté, créer des équipes dont les compétences se complètent pour fournir un « cerveau total » qui sera plus à même de prendre des décisions éclairées.

Les sciences cognitives améliorent la qualité de vie au travail !

Les tests cognitifs et l’analyse des interactions comportementales des salariés en entreprise permettent de mieux évaluer les facteurs de stress et les mécanismes qui favorisent un environnement stressant. Les sciences cognitives aident ainsi à améliorer le bien-être au travail et favorisent l’amélioration de la qualité de vie au travail. À titre d’exemple, le sociologue du travail Angelo Soares a déterminé 4 sortes de travail émotionnel qui consistent à « simuler » une émotion dans un but professionnel : l’intégrateur (amplifier la gentillesse et le sourire), le dissimulateur (afficher une attitude neutre), le différenciateur (chercher à intimider) et le conjugué (combiner plusieurs types de travail émotionnel). Il s’avère que le travail émotionnel a un impact physique sur le corps qui peut devenir épuisant et conduire au burn-out (source : laqvt.fr, « …au travail émotionnel »). 

 

 

Les sciences cognitives aident à redéfinir des modes de fonctionnement !

Les sciences cognitives se mettent au service des entreprises en pleine transformation organisationnelle en développant par exemple des outils qui aident à créer de nouveaux modes de fonctionnement. C’est le cas par exemple avec l’outil AnthropoviZ, développé par SBT Human(s) Matter, qui d’après le retour d’expérience du directeur associé Alexandre Beaussier a permis de trouver des solutions pour coordonner deux objectifs à première vue divergents d’une entreprise en pleine réorganisation. L’outil a intégré le collectif dans la recherche de solutions pour répondre aux attentes de chacun (source : focusrh.com – « Transformer l’entreprise grâce aux sciences cognitives »).

Les sciences cognitives transforment déjà et continuent de transformer les entreprises en les orientant de plus en plus vers une stratégie de gestion et d’optimisation des ressources humaines centrée sur les capacités cognitives des collaborateurs où l’optimisation des compétences individuelles s’associe à l’utilisation de l’intelligence collective.

Si cet article vous a plu, je vous invite à télécharger le chapitre de notre livre blanc « Les principaux risques liés au recrutement et leurs impacts » ou à nous contacter directement.

Crédit photo : Pixabay 

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À propos de l'auteur

Dalale Belhout

Directrice au sein de la Fondation FACE (Fondation Agir Contre l'Exclusion), Dalale dirige le Club des entreprises socialement engagées de Seine-Saint-Denis et sensibilise acteurs privés et publics aux enjeux de recrutement inclusif et de diversité en entreprise. Ancienne Head of Content chez DigitalRecruiters, elle est aujourd'hui ambassadrice du Lab'DR, une communauté d'experts qui partage réflexions et bonnes pratiques sur le blog. Dalale est par ailleurs co-auteur de plusieurs ouvrages dédiés au digital appliqué aux RH, à la marque employeur et au recrutement responsable et éthique, sujets sur lesquels elle intervient régulièrement en tant que conférencière.