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Learning culture : découvrez le concept d’organisation apprenante

« S’il n’étudie pas, le sage devient sot ; en étudiant, le sot devient sage… Étudie comme si l’étude jamais…

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« S’il n’étudie pas, le sage devient sot ; en étudiant, le sot devient sage… Étudie comme si l’étude jamais ne te suffisait, comme si tu pouvais passer à côté de quelque chose ». – Confucius.  

Né des travaux de Chris Argyris et de Peter Senge, le concept et la pratique de l’organisation apprenante se sont développés tout au long des années 90 et 2000, leur réflexion sur le « comment apprendre » faisant la suite des recherches du philosophe et psychologue suisse Jean Piaget, spécialiste de l’apprentissage par accommodation et par assimilation, et plus largement de l’apprentissage organisationnel. 

Aujourd’hui, le principe d’organisation apprenante répond à la nécessité des entreprises de s’adapter aux changements de l’économie. Par nature instable, l’environnement économique impose ainsi une certaine flexibilité aux entreprises qui doivent adapter leurs méthodes de fonctionnement pour survivre. Pour faire face à ces évolutions contextuelles, les entreprises ont développé plusieurs outils, parmi eux, « l’organisation apprenante », ou learning culture. Concrètement : apprendre au fur et à mesure pour faire face au changement et créer une nouvelle forme de richesse, liée à la connaissance. 

1) Organisation apprenante : définition et principes 

Peter Senge définit les organisations apprenantes comme « des organisations où les gens développent sans cesse leur capacité à produire les résultats qu’ils souhaitent, où des façons de penser nouvelles et expansives sont favorisées, où l’aspiration collective est libérée et où les gens apprennent continuellement à apprendre ensemble ». – Yusoff, M. (2005). Le service public : une organisation apprenante: L’expérience malaisienne. Revue Internationale des Sciences Administratives, vol. 71(3), 497-510.

Le fonctionnement d’une organisation apprenante est basé sur la recherche d’informations. Une organisation apprenante, comme son nom l’indique est une entreprise perpétuellement en quête d’informations afin d’adapter et d’ajuster le mieux possible son mode de fonctionnement à son environnement. L’entreprise apprenante va en cela à contresens de l’organisation traditionnelle, très rigide et peu encline aux changements organisationnels. Une entreprise qui base son fonctionnement sur le modèle de l’organisation apprenante s’inscrit de manière permanente dans une démarche positive vis-à-vis du changement.

Le modèle d’organisation apprenante repose principalement sur les compétences de chaque collaborateur, celles qu’il a déjà, mais aussi et surtout celles qu’il va développer. Ainsi, l’actualisation des compétences et leur renouvellement font partie des enjeux principaux de l’organisation apprenante. Cette recherche constante d’amélioration du savoir, mais aussi du savoir-faire va permettre à l’entreprise d’accompagner les changements auxquels elle est confrontée en apportant des réponses pertinentes et adaptées à chacune des situations. Néanmoins, il est essentiel de souligner que l’accumulation des savoirs n’est rien sans le développement des compétences des collaborateurs, premiers catalyseurs de la connaissance et du savoir, et les plus à même d’en tirer profit. 

2) La formation : un pilier de l’organisation apprenante 

« La connaissance, plutôt que l’argent, est désormais généralement considérée comme le principal facteur de développement et de réussite. Il ne s’agit plus de faire des économies, de réduire les coûts et les frais généraux ou d’apporter des améliorations à certains paramètres opérationnels ». – Yusoff, M. (2005). Le service public : une organisation apprenante: L’expérience malaisienne. Revue Internationale des Sciences Administratives, vol. 71(3), 497-510.

Le développement des apprentissages en entreprise est un élément clé des organisations apprenantes ou intelligentes. Les entreprises investissent massivement dans de nouvelles manières de former leurs collaborateurs, en plébiscitant notamment des moyens numériques d’accès à la formation. Nous pouvons citer par exemple, le e-learning ou encore les MOOCs, contenus de formation en ligne de plus en plus proposés par les entreprises. La formation professionnelle occupe ainsi un rôle central dans le développement des organisations apprenantes. L’importance accordée à la montée en compétences des salariés place de ce fait, le volet de la formation au premier plan des enjeux de ce type d’organisation.  Le recrutement n’échappe pas à cette règle et les recruteurs doivent aujourd’hui se former à la manipulation de nouveaux outils, tels que les ATS, pour être à même de suivre l’évolution du marché. 

Dans une interview accordée au site Cadremploi, le spécialiste RH Michel Ferrary auteur de l’ouvrage Management des Ressources Humaines, entre marché du travail et acteurs stratégiques, nous explique la plus-value notable apportée par les ATS et l’intérêt pour les recruteurs de se former continuellement aux nouvelles techniques de sourcing et de gestion des candidatures. Selon lui, « le filtrage est un enjeu majeur du marché du travail. Si les logiciels sont bien calibrés, on doit pouvoir être en mesure d’automatiser la première étape de recrutement. Prenez par exemple L’Oréal qui reçoit chaque année un million de CVs. Comment font-ils pour opérer un premier tri conséquent sans manquer les meilleurs talents ? En proposant un serious game en ligne à tous ceux qui candidatent. Un jeu suffisamment sophistiqué et long – 1 heure en moyenne – pour dissuader les moins motivés et recevoir assez de données – en soft et hard skills – pour en savoir déjà beaucoup sur les participants qui sont allés au bout du test ».

Le contexte économique, très concurrentiel, impose de relever des défis de plus en plus complexes, inexorables, auxquels les entreprises doivent être préparées. Par conséquent, l’entreprise ne peut plus fonctionner selon une bureaucratie dite “traditionnelle” : elle doit être ouverte, flexible et promouvoir l’apprentissage continu.

3) L’apprentissage en entreprise se partage 

L’organisation apprenante place la connaissance au cœur de son fonctionnement. Dans ce type d’organisation, le savoir se crée, s’analyse et aussi se partage. La société apprenante est alors capable d’adapter son attitude et ainsi de mettre à profit tout le savoir accumulé pour créer de nouvelles idées, de nouvelles solutions. Cet apprentissage continu, basé sur l’optimisation des nouvelles connaissances, présente différents avantages, parmi le plus important : la création d’une nouvelle richesse axée sur la connaissance et le savoir. 

Pour comprendre l’intérêt d’un apprentissage continu, il est important de rappeler que chaque entreprise peut être perçue comme un système vivant évoluant dans un écosystème plus large. Pour rester en phase avec l’écosystème de la société, les individus faisant partie de l’organisation apprenante vont mettre en oeuvre un ensemble de pratiques visant à utiliser au mieux la connaissance disponible. 

À l’intérieur de l’entreprise apprenante, nous retrouvons ainsi une organisation humaine composée d’individus particulièrement attentifs à l’apprentissage et au développement de leurs compétences. Ainsi, tous les membres d’une organisation apprenante apprennent les uns des autres et communiquent de manière transversale. Cette coopération permet l’émergence d’innovations et le développement de l’intelligence collective. Le développement durable et pérenne dans le temps de l’organisation apprenante, ou organisation intelligente, va donc dépendre de sa capacité à s’adapter en permanence à son environnement. 

4) Les enjeux de l’organisation apprenante : capitaliser sur la connaissance 

Tout d’abord, la manière de résoudre des problèmes sera différente dans une organisation apprenante. Moins rigide que le système bureaucratique traditionnel, le collaborateur rencontrant une difficulté pourra très naturellement partager la situation avec ses collègues, sa direction, est ainsi profiter d’une résolution collective de ses problématiques. La flexibilité offerte par l’entreprise intelligente permet ainsi de résoudre les conflits plus rapidement, en impliquant la force collective pour les solutionner. 

Ensuite, d’un point de vue individuel, les salariés vont acquérir de nouvelles compétences et vont pouvoir évoluer en permanence, en analysant leurs réussites, mais aussi leurs axes d’améliorations. Par ailleurs, le travail en équipe est fortement mis en avant dans ce genre d’entreprise (partage des connaissances, échange avec l’autre, cohésion des salariés, etc.). 

Dans sa revue, Le service public : une organisation apprenante: l’expérience malaisienne, Yusoff Malek explique  » la gestion des connaissances est devenue une question de stratégie de survie, d’avantage concurrentiel et de création de richesse au moyen d’un capital invisible, le savoir organisationnel surtout.”   Ainsi, former les collaborateurs, approfondir leurs compétences et les amener vers une nouvelle façon de travailler et de concevoir des idées est un enjeu pour toutes entreprises, et plus particulièrement les organisations apprenantes. Plus les collaborateurs développent leurs compétences, plus la structure évolue positivement !

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Crédit photos : Pixabay 

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À propos de l'auteur

Dalale Belhout

Directrice au sein de la Fondation FACE (Fondation Agir Contre l'Exclusion), Dalale dirige le Club des entreprises socialement engagées de Seine-Saint-Denis et sensibilise acteurs privés et publics aux enjeux de recrutement inclusif et de diversité en entreprise. Ancienne Head of Content chez DigitalRecruiters, elle est aujourd'hui ambassadrice du Lab'DR, une communauté d'experts qui partage réflexions et bonnes pratiques sur le blog. Dalale est par ailleurs co-auteur de plusieurs ouvrages dédiés au digital appliqué aux RH, à la marque employeur et au recrutement responsable et éthique, sujets sur lesquels elle intervient régulièrement en tant que conférencière.