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Sourcing candidats : les compétences numériques sont-elles devenues indispensables ?

Selon le baromètre numérique 2018, 39% des personnes rencontrant des difficultés liées aux outils informatiques seraient prêtes à suivre une…

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Selon le baromètre numérique 2018, 39% des personnes rencontrant des difficultés liées aux outils informatiques seraient prêtes à suivre une formation.

Faire du sourcing sans utiliser une seule fois un ordinateur ? Postuler à un emploi sans utiliser Internet ? Cela semble mission impossible. Pourtant, la démocratisation d’Internet et des outils numériques est plutôt récente à l’échelle humaine.

Dans quelle mesure les compétences numériques sont-elles devenues indispensables sur le marché de l’emploi ? Eléments de réponse dans cet article !

1)     CV et lettre de motivation : la concurrence de la forme

Selon une enquête RégionsJob 2017, 47% des candidats déclarent personnaliser leur CV/lettre de motivation pour chaque offre.

Les compétences numériques ne sont plus seulement « techniques » : elles demandent aussi une maîtrise graphique

Fondamentalement, le contenu des CVs et lettres de motivation n’a pas spécifiquement changé avec l’informatique. Les compétences sollicitées restent avant tout rédactionnelles, liées à une bonne expression écrite et capacité de synthèse. En revanche, la forme a beaucoup changé, les outils informatiques apportant beaucoup plus de possibilités.

L’exemple le plus parlant est celui des CVs. La suite Office ayant évolué, elle propose désormais nombre de modèles à simplement compléter par le contenu du parcours professionnel. Ainsi, il est aujourd’hui difficile d’envoyer un CV inesthétique. La norme s’est même inversée : c’est celui qui enverra un CV peu travaillé sur la forme qui pourra être moins apprécié, surtout dans les métiers mobilisant ce type de compétences (marketing, communication, etc.). De plus en plus de CVs sont également faits sur des logiciels plus orientés « visuels » : Powerpoint, Indesign, Illustrator, ou parfois même Photoshop ! Ainsi, il est aisé de comprendre que certains candidats se verront désavantagés face à d’autres maîtrisant parfaitement ce type d’outils, nécessitant des compétences plus avancées. Pour faire face à cette concurrence de la forme, d’autres n’hésitent pas à faire appel à des professionnels du graphisme pour faire leur CV, moyennant des tarifs plus ou moins honnêtes.

2)     La recherche d’emploi : entre sites emplois et réseaux sociaux

Selon une enquête du CREDOC 2017, 7 millions de Français n’utilisent jamais Internet !

Internet offre des possibilités gigantesques : savoir où chercher fait aussi partie de la compétence numérique

S’il y a bien un domaine du recrutement qui a changé, c’est celui de la recherche d’emploi. Le temps des petites annonces sur journaux papiers est bien révolu ! Aujourd’hui, celle-ci est presque entièrement numérisée. L’ensemble des annonces se trouvent majoritairement sur des sites emplois, Pôle emploi faisant office de tête de liste. Ainsi, tout candidat doit d’abord avoir une certaine culture du marché de l’emploi « numérisé », avant même de maîtriser les outils numériques. En effet, en fonction des régions, des secteurs et des types de profils, il ne faudra pas aller chercher un emploi aux mêmes endroits. Il faudra même parfois privilégier les réseaux sociaux ! Enfin, l’étape ultime sera d’utiliser les bonnes méthodes pour trouver des annonces pertinentes : utilisation de critères de recherche, des opérateurs booléens, tri par pertinence, etc.

Pour beaucoup de candidats, ces capacités semblent élémentaires, notamment parce qu’ayant assisté à l’ajout progressive des nouvelles fonctionnalités des sites emplois. Cependant, il reste une partie de la population pour laquelle ces compétences semblent difficilement maitrisables, voire parfois inaccessibles. En France, la fracture numérique, est encore un phénomène bien réel, bien que diminuant au fil du temps. C’est en observant l’ensemble de ces capacités élémentaires que l’on prend la mesure de l’impact de ce phénomène sur le marché de l’emploi. A l’instar du permis de conduire ou de la maîtrise de l’Anglais, ce sont des compétences qui s’avèrent de plus en plus indispensables, mais qui ne font pas partie du contenu du travail à proprement parlé.

3)     Les outils bureautiques : des compétences de plus en plus poussées pour les recruteurs

Selon le baromètre du numérique 2018, 1 adulte sur 5 n’a jamais recourt aux outils informatiques et numériques, ou s’arrête en cas de difficulté.

Les recruteurs ne doivent plus simplement connaître les outils bureautiques : ils doivent savoir les exploiter dans leurs moindres possibilités

En tant que recruteur, il a fallu d’abord maîtriser des outils de base, tels que Word, et l’utilisation des principaux sites emplois. Pour les grandes entreprises ou cabinets, beaucoup ont mis en place un logiciel interne de gestion de base de données., qu’il a donc fallu apprendre à maîtriser. Ces quelques logiciels constituaient l’outillage informatique de base d’un recruteur des années 1990, voire 2000.  L’importance de la mise en place des reporting systématisés a ensuite conduit les recruteurs à maîtriser les tableurs Excel pour le suivi quantitatif, et les logiciels de présentations tels que Powerpoint, pour les rapports.

Aujourd’hui, l’ensemble de ces outils est encore très présents dans les entreprises, et l’exigence n’est plus la même pour les recruteurs. En effet, c’est désormais une norme de savoir utiliser l’ensemble de la suite Office. De plus, s’il fallait autrefois uniquement savoir s’en servir, il faut maintenant savoir exploiter toutes les possibilités des outils, les logiciels ayant beaucoup évolué : utilisation de chartes graphiques, animations, liens dynamiques, utilisations de pictogrammes… les compétences relèvent à la fois de la technique et du graphisme.

Cependant, d’autres solutions simplifiées se sont développées en parallèle de la multiplication des outils et de leurs fonctionnalités. Par exemple, le logiciel Cegid Digitalrecruiters a rassemblé les fonctionnalités les plus indispensables pour le recruteur : création d’un site carrières, gestion des candidatures, suivi statistique… et bien d’autres !

L’illectronisme touche encore une part importante de la société, et ne fait qu’éloigner certaines populations du marché de l’emploi. En attendant que la maîtrise des outils numériques soit entièrement démocratisée, il faudra faire la part des choses entre les compétences numériques des candidats, et leurs autres compétences : de quoi ai-je réellement besoin pour mon recrutement ?

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À propos de l'auteur

Dalale Belhout

Directrice au sein de la Fondation FACE (Fondation Agir Contre l'Exclusion), Dalale dirige le Club des entreprises socialement engagées de Seine-Saint-Denis et sensibilise acteurs privés et publics aux enjeux de recrutement inclusif et de diversité en entreprise. Ancienne Head of Content chez DigitalRecruiters, elle est aujourd'hui ambassadrice du Lab'DR, une communauté d'experts qui partage réflexions et bonnes pratiques sur le blog. Dalale est par ailleurs co-auteur de plusieurs ouvrages dédiés au digital appliqué aux RH, à la marque employeur et au recrutement responsable et éthique, sujets sur lesquels elle intervient régulièrement en tant que conférencière.