Marque employeur

Sport en entreprise : quels enjeux pour la Marque employeur ?

Selon un récent baromètre réalisé par OpinionWay pour le Think and Do Tank Vitalité, Sport & Entreprise, soutenu par Generali…

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Selon un récent baromètre réalisé par OpinionWay pour le Think and Do Tank Vitalité, Sport & Entreprise, soutenu par Generali France, une société qui propose une offre de « sport en entreprise » à ses salariés est perçue comme ouverte d’esprit (84%), bienveillante (82%), et stimulante (80%).

Aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises se soucient de la santé et du bien-être de leurs salariés au travers du sujet crucial de la Qualité de Vie au Travail (QVT), et plus spécifiquement en s’intéressant au sport en entreprise. En plus d’être un enjeu de santé publique, la proposition d’activités sportives à ses collaborateurs s’avère être également un levier de recrutement, de fidélisation et de développement de la marque employeur. Les salariés, en quête d’un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, n’hésitent plus à mettre cet aspect en avant dans le choix de leur futur employeur. Ainsi, avant de postuler, ils cherchent des informations concrètes sur la nature de la politique « bien-être » de l’entreprise visée. C’est pourquoi proposer une activité sportive à ses collaborateurs peut faire toute la différence. Et pour cause, seulement 7% des organisations françaises sondées par Opinionway ont déclaré avoir mis en place des programmes d’activités sportives à destination de leurs salariés.

Les attentes des collaborateurs sont-elles en décalage avec les offres proposées par les entreprises ? Pourquoi ces dernières auraient-elles intérêt à s’intéresser davantage aux activités physiques et sportives ? En quoi le sport peut-il permettre d’attirer des candidats, voire de fidéliser ses meilleurs talents ? Éléments de réponses dans cet article.

1) Des activités physiques et sportives encore trop peu présentes en entreprise…

59% des salariés français estiment que leur entreprise ne s’intéresse ni au sport ni aux pratiques sportives de leurs collaborateurs (Baromètre OpinionWay – « État des lieux, freins et leviers au développement de la pratique du sport en entreprise. Étude miroir salariés-dirigeants »). 

Seul un quart des entreprises proposent à leurs collaborateurs de faire du sport pendant leurs heures de présence. Un pourcentage directement associé à la taille de la structure puisqu’il grimpe à plus de 40% dans les cas de grandes sociétés pour s’effondrer à seulement 4% pour les TPE. Des disparités et inégalités importantes résultant majoritairement d’une philosophie désormais dépassée qui voudrait que la santé et le bien-être des collaborateurs ne soient pas du ressort directe de l’entreprise. Or, on l’a vu récemment avec l’émergence et le développement des risques psycho-sociaux, prendre soin de ses salariés est devenu vital pour une société voulant maintenir ses effectifs en bonne santé.

D’une autre manière, certaines sociétés avancent ne pas être en mesure de fournir des infrastructures adaptées pour la pratique d’une activité sportive adéquate en toute sécurité, dans leurs locaux. Or, selon une enquête récente réalisée par OpinionWay et Generali en juillet 2018 auprès de 1000 salariés et 300 dirigeants, ce sont les sports de relaxation qui sont les plus sollicités, des sports qui ne posent que très peu de risques de blessures et ne nécessitent qu’une salle de taille modeste sans équipements particuliers ou onéreux. De plus il est tout à fait envisageable dans le cas de TPE, d’imaginer des mutualisations pour minimiser les coûts associés à la pratique d’une activité sportive ou de proposer tout simplement des offres à la carte permettant d’accéder à des salles de sport. Des offres qui, selon la même étude, suffiront à ravir 60% des salariés à moindre coût.

Un déséquilibre entre l'offre et la demande
Un déséquilibre entre l’offre sport des entreprises et la demande des salariés – Source : ParlonsRH – Étude OpinionWay

2 ) …malgré des bénéfices multiples pour les collaborateurs

89% des dirigeants d’entreprise soulignent l’influence bénéfique des activités physiques et sportives sur l’esprit d’équipe et l’intégration des nouveaux embauchés (Baromètre OpinionWay – « État des lieux, freins et leviers au développement de la pratique du sport en entreprise. Étude miroir salariés-dirigeants »). 

Alors que les salariés se disent en moyenne prêts à consacrer près d’une heure par jour au sport sur leur temps de travail, les bienfaits associés ne sont plus à démontrer : gain de 3 ans d’espérance de vie, réduction de l’hypertension artérielle, meilleure circulation sanguine, diminution du stress et de l’anxiété, etc., entraînant de fait, une baisse du taux d’absentéisme de 30 à 40% et des frais de santé de 5 à 7% par an.

En outre, le sport permet de développer une meilleure cohésion sociale au sein des équipes avec des collaborateurs dans un état d’esprit plus positif que l’on peut directement associer, selon l’étude OpinionWay, à un accroissement de la performance de l’ordre de 30%.

Fortes de ce constat, de nombreuses entreprises à l’image de Decathlon, l’un des leaders de la grande distribution de sports et de loisirs, ont su tirer leur épingle du jeu et améliorer significativement la QVT de leurs collaborateurs au quotidien, au travers notamment d’activités sportives entre coéquipiers ou de team-building, comme le souligne un salarié du groupe dans un article Europe1 : « Parfois il y a des jours où on arrive fatigué le matin, les tâches peuvent être ingrates ou répétitives. Mais l’objectif c’est qu’une fois la journée entamée, il y ait une véritable émulation au sein des équipes. Les événements forgent des liens et on attend patiemment les calendriers pour voir avec qui on va travailler, toujours dans la bonne humeur. » Les résultats sont là : 90% des 23 000 salariés de l’enseigne sportive déclarent être « fiers » d’y travailler, et 89% affirment que l’ambiance est « conviviale ». Résultats positifs qui ont placé Decathlon à la première place du classement Great Place to Work en 2018 dans la catégorie des entreprises de plus de 5 000 salariés.

Une meilleure qualité de vie pour les salariés pratiquant du sport en entreprise
Une meilleure qualité de vie pour les salariés pratiquant du sport en entreprise – Source : ParlonsRH – Étude OpinionWay

3) …mais aussi pour les entreprises !

Les entreprises proposant des activités sportives présentent un turnover inférieur de 25% à la moyenne nationale. 

Au-delà des gains de productivité et des économies liés à la diminution du taux d’absentéisme et des frais de santé pour l’entreprise, l’image employeur s’en trouve fortement bonifiée avec 94% des salariés pratiquant une activité physique et sportive au sein de leur société satisfaits : « cela met en forme », « il y a une bonne ambiance », etc., les collaborateurs en redemandent et voient leur employeur comme ouvert d’esprit, bienveillant, et favorisant les conditions d’un environnement de travail stimulant.

Le taux de rétention des talents, principalement chez les jeunes, s’en trouve considérablement gratifié avec des offres sportives qui donneraient envie à 67% des 18-29 ans et 62% des 30-39 ans de rester dans l’entreprise.

Une marque employeur fortifiée
Une marque employeur fortifiée grâce au sport en entreprise – Source : ParlonsRH – Étude OpinionWay

Ainsi, qu’il s’agisse d’activités pratiquées à l’occasion d’événements internes (matchs de basket, tournois de badminton, challenges ponctuels avec un podomètre vissé à la ceinture, etc.) que d’accès à des installations externes, le choix est désormais vaste et doit permettre à chaque structure de trouver la formule qui lui conviendra le mieux pour favoriser la motivation de ses collaborateurs tout en préservant leur capital santé. Le sport en entreprise favorise ainsi directement la rétention des collaborateurs, heureux de prendre soin de leur santé, ainsi que de nouveaux talents attirés par l’esprit d’équipe et de partage véhiculé par le sport. Des enjeux qui s’inscrivent parfaitement dans les politiques de Responsabilité Sociétale des Entreprises, ou RSE, en offrant une convergence gagnant-gagnant entre une problématique de santé publique, avec en tête la lutte contre le développement des risques psycho-sociaux, et les enjeux de recrutement et de stabilisation des effectifs des sociétés.

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Crédit photos : Pixabay 

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À propos de l'auteur

Dalale Belhout

Directrice au sein de la Fondation FACE (Fondation Agir Contre l'Exclusion), Dalale dirige le Club des entreprises socialement engagées de Seine-Saint-Denis et sensibilise acteurs privés et publics aux enjeux de recrutement inclusif et de diversité en entreprise. Ancienne Head of Content chez DigitalRecruiters, elle est aujourd'hui ambassadrice du Lab'DR, une communauté d'experts qui partage réflexions et bonnes pratiques sur le blog. Dalale est par ailleurs co-auteur de plusieurs ouvrages dédiés au digital appliqué aux RH, à la marque employeur et au recrutement responsable et éthique, sujets sur lesquels elle intervient régulièrement en tant que conférencière.