RH : 8 tendances du recrutement pour 2023

Chaque année, il existe des mouvements de fond qui viennent changer la manière dont les entreprises travaillent. L’année dernière, nos prévisions 2022 concernaient principalement des grandes transformations structurelles et sociétales. Cette année, notre boule de cristal nous recommande de miser vers des évolutions plus itératives, mais plus nombreuses et toutes aussi importantes pour les tendances du recrutement en 2023.

1. L’année du marketing RH

2023 sera l’année du marketing RH. De nombreux recrutements de spécialistes et des professionnels du marketing vont certainement être appelés à travailler en forte proximité avec les experts des ressources humaines. Rapprocher marketing et RH a du sens dans un contexte où la marque employeur, le parcours candidat et le site carrières jouent un rôle clé dans le recrutement. Mais ce n’est pas tout : le déploiement de campagnes de recrutement sur le web, dans les médias traditionnels (radio, journaux, etc.), et sur les réseaux sociaux nécessite des expertises que les professionnels des ressources humaines n’ont pas. Au lieu de les former, il sera plus efficace de les faire travailler en équipe avec des marketeurs de métier, voire d’en recruter au sein des équipes RH.

2. Le recrutement des jeunes et des personnes en situation de handicap va progresser

Alors que le marché du travail se remet de la pandémie de COVID-19 et des bouleversements qu’il a subis en matière d’organisation du travail, de nombreux secteurs peinent encore à recruter. Plutôt que de se lancer dans une surenchère des salaires, les entreprises devraient miser davantage sur le recrutement des jeunes et personnes en situation de handicap qu’ils pourront ensuite former. Une manière de fidéliser de futurs collaborateurs sur le long terme que l’on retrouve dans tous les marchés touchés par le plein emploi et les difficultés de recrutement.

3. Encore et toujours les soft skills : ou comment passer de la parole aux actes en matière de diversité et d’inclusion ?

La pénurie de talents favorise sans nul doute la diversité. On le voit dans les données de l’embauche de travailleurs handicapés, de jeunes peu qualifiés et de seniors. La nouveauté, c’est que le recruteur semble dépasser le simple ajustement du marché et cherche à favoriser l’inclusion et la diversité des talents pour améliorer la performance de son entreprise. Tout cela, au travers des soft skills et de leur analyse dans le processus de recrutement.

En effet, le savoir-être joue un rôle primordial en entreprise. Le forum économique mondial confirme que la moitié des salariés devront se réinventer d’ici 2025. Cela signifie apprendre de nouvelles compétences pour faire face aux défis à venir avec des qualités personnelles et comportementales comme la pensée analytique, l’apprentissage actif, la résolution de problèmes complexes, la pensée critique, la créativité et le leadership.

Pour les recruteurs, il est important d’attirer une grande diversité de candidats qui ont des compétences variées et dont les valeurs sont en lien avec celles de l’entreprise. Plus une équipe est diverse, plus elle sera en mesure de disposer des soft skills indispensables. C’est important dans toutes les organisations, mais encore plus dans les professions qui sont directement au contact du public et des clients, comme les services, la restauration et l’hôtellerie. De quoi développer des profils complémentaires capables de faire face à toutes les situations.

4. Vers un duopole Indeed / LinkedIn

En France, LinkedIn compte 25 millions de membres sur son réseau. Pour rappel, la population active est estimée à 30,1 millions par l’INSEE. Même si quelques doublons doivent certainement se cacher dans le décompte, cela montre tout de même l’influence du réseau américain en matière de recrutement. Indeed s’est aussi fait une place de choix, bien que les chiffres français soient difficiles à trouver. On parle de 300 millions de membres actifs dans le monde et de la première plateforme de recrutement en ligne de la planète.

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Ce duopole limite donc les choix des recruteurs en matière de recrutement. D’un côté, c’est plus efficace, mais de l’autre, les job boards par secteur d’activité restent des sujets à creuser pour se différencier et toucher des personnes spécialisées. Peut-être la fin du sujet complexe de la multidiffusion ?

5. La candidature sans CV devient plus qu’une tendance

Avec la montée d’Indeed et de LinkedIn, de nombreux postes pénuriques sont ouverts aux candidatures dites “sans CV” via le profil de l’internaute sur la plateforme. Pour cela, les employeurs utilisent la technique du « one-click apply » afin de faciliter l’expérience candidat. En un clic, le candidat peut partager son profil au recruteur. Une fonctionnalité nativement présente dans la plupart des ATS qui ouvrent de nouvelles possibilités pour les recruteurs.

6. Et le télétravail dans tout ça ?

Si le télétravail s’est considérablement développé au cours des deux dernières années, 2023 devrait être l’année de la stabilisation et d’une forme de retour à la normale avec une hybridation désormais bien acceptée. La diversité devrait l’emporter entre les entreprises qui imposent le retour au bureau, celles qui misent sur l’hybride, celles qui laissent carte blanche à leur équipe, ou encore celles qui travaillent 100% en télétravail avec des talents présents sur tous les continents. C’est une opportunité pour les entreprises technologiques qui ne connaissent pas de crise du recrutement avec des annonces estampillées « France entière » d’être encore plus visibles.

7. La question du salaire redevient centrale

Risque de récession et inflation galopante viennent obscurcir l’année 2023 en matière de perspectives économiques. Et les conséquences sont déjà bien visibles. Sur les annonces publiées sur Cegid Digitalrecruiters du 1^er septembre 2021 au 1^er septembre 2022, les offres au SMIC qui présentent le salaire reçoivent 15 fois moins de candidatures en moyenne que les autres offres d’emploi. Seules les offres supérieures à 1600 € net mensuel obtiennent des candidatures supérieures à la moyenne. De quoi certainement réfléchir à afficher ou non la rémunération sur certaines offres d’emploi.

8. 2023 est l’année de L’ATS

Alors que la transformation digitale est un sujet qui n’a jamais été aussi important pour les entreprises, de nombreuses PME et ETI accélèrent. Nous prévoyons un renouvellement et des investissements nouveaux en matière d’équipements et de logiciels, ce qui va conduire à une accélération des changements internes. Au vu de la crise de l’emploi, les professionnels des ressources humaines ont besoin de solutions ATS efficaces et capables de valoriser la marque employeur pour se différencier, mais aussi travailler plus efficacement. Automatisation, suivi des candidatures, communication centralisée, meilleure collaboration, sites carrières, entretiens en vidéo, prise de rendez-vous en ligne… Ces fonctionnalités se démocratisent et sont particulièrement appréciées des recruteurs.

2023 devrait donc être une année particulièrement intéressante à suivre en matière de ressources humaines. Les entreprises qui feront la différence seront celles qui seront capables d’aller au-delà de l’attentisme et d’investir au bon moment dans les outils utiles. De quoi gagner en temps, en productivité et aussi fidéliser ses équipes RH pour mieux anticiper le futur.

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