Conseils Recrutement

Recruter autrement : le boom des soft skills !

Selon une enquête CADREMPLOI 2019, la personnalité et le relationnel du candidat sont les premiers critères de sélection des recruteurs.…

6 min

Selon une enquête CADREMPLOI 2019, la personnalité et le relationnel du candidat sont les premiers critères de sélection des recruteurs.

À l’heure où le monde du travail évolue de plus en plus vite, il devient difficile de trouver le fameux mouton à 5 pattes dont rêvent tous les managers. Pourtant, il est souvent plus judicieux de cibler un candidat ayant l’envie et la capacité d’apprendre, plutôt que de chercher en vain celui qui sait déjà tout. Pourquoi et comment se focaliser sur les soft skills ? Dans cet article, voyons comment recruter autrement : explorons le récent boom des soft skills !

1) Les soft skills : des compétences pas comme les autres

La première compétence personnelle citée par les cadres comme étant la plus importante à avoir dans son travail est l’adaptation aux changements.

Les qualités personnelles des candidats sont une partie intégrante des soft skills

Les soft skills ont de multiples appellations et définitions selon les entreprises et théoriciens : savoir-être, compétences comportementales, qualités personnelles, ou encore compétences transverses, par exemples. De façon large, elles font référence à la fois à des compétences sociales, humaines et de communication, ainsi qu’aux qualités personnelles et aux traits de personnalité d’une personne.

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Elles ont pour caractéristique commune de n’être lié à aucun domaine d’expertise en particulier. Plus précisément, cela signifie qu’elles peuvent potentiellement se retrouver dans tous les métiers, du pilote d’avion au technicien de maintenance, en passant par le serveur en terrasse ou le responsable marketing. L’autre aspect fondamental des soft skills est leur caractère hybride entre des capacités et des qualités personnelles. En effet, là où la compétence technique peut se résumer grossièrement en un ensemble de savoir-faire, la soft skill puise son origine en partie dans les traits de personnalité et les qualités personnelles.

Selon une étude de l’Université du Kentucky, les 10 soft skills suivantes sont celles étant perçues comme les plus importantes par les chefs d’entreprises : l’intégrité, la communication, la courtoisie, la capacité à être responsable, les compétences interpersonnelles, la capacité à avoir une attitude positive, le professionnalisme, la flexibilité, la capacité à travailler en équipe, et l’éthique.

2) L’essor des soft skills en 2019

Selon Google Trends, le terme « soft skills » n’a jamais été aussi recherché sur Internet qu’en 2019 dans le monde !

L’évolution des métiers et des compétences rend incertain le besoin futur en compétences techniques

Même si leur étude existe depuis plusieurs dizaines d’années, l’intérêt pour les soft skills n’a jamais été aussi fort qu’aujourd’hui. Un des facteurs majeurs qui a entraîné cet engouement est sans nul doute l’accélération de l’évolution des compétences et des métiers. En effet, plusieurs études alertent sur le fait que les métiers de demain n’existent pas encore aujourd’hui, et que de nombreux métiers actuels sont condamnés à disparaître, ou à se transformer. Cela se traduit aussi concrètement dans le quotidien du travail : il est de plus en plus nécessaire d’apprendre et de se former continuellement au niveau technique pour continuer à maitriser son métier. Par conséquent, il devient difficile pour les recruteurs de se baser uniquement sur les compétences techniques pour le recrutement. La compétence que j’évalue aujourd’hui sera-t-elle nécessaire à mon entreprise demain ?

3) Pourquoi se focaliser sur les soft skills ?

Selon un rapport du World Economic Forum, 35% des compétences de base ont été amenées à changer entre 2015 et 2020.

Il est plus sécurisant pour l’entreprise de garantir les soft skills d’un candidat lors d’une embauche que ses compétences techniques

Rentrer dans l’évaluation des soft skills devient donc un réel facteur de sécurité pour l’entreprise. Nous l’aurons compris, il est moins nécessaire de trouver des candidats « sachants », mais plutôt des candidats en capacité d’apprendre.

L’autre raison majeure de cette focalisation réside dans le caractère presque indispensable des soft skills dans la performance professionnelle. En effet, beaucoup de chefs d’entreprises ou de managers s’accordent sur ce fait : si les compétences techniques peuvent être maitrisées à la perfection, elles ne pourront cependant s’exprimer qu’avec de solides soft skills. Par exemple, un commercial pourra connaître par cœur le produit qu’il vend, ou maitriser à la perfection ses techniques de négociation ; s’il n’a pas suffisamment d’empathie ou d’écoute pour analyser le besoin de ses clients, ses ventes décolleront plus difficilement. C’est également le cas pour tous les postes inscrits dans une stratégie d’équipe ou de business unit : un membre d’une équipe incapable de travailler en groupe plombera rapidement la performance collective.

4) Soft skills et compétences techniques : le même combat ?

Selon une enquête Monster 2018, 44% des entreprises interrogées considèrent les soft-skills comme déterminantes dans le recrutement.

Embauchez des profils avec de solides soft skills, c’est avoir la garantie de pouvoir leur transmettre la technique. L’inverse n’est pas toujours vrai

Si l’évaluation des soft skills dans le recrutement est si importante, c’est bien parce qu’elles ne s’acquièrent pas de la même façon que les hard skills . En effet, comme évoqué précédemment, les soft skills ont la particularité de s’appuyer sur les qualités personnelles des salariés, leur personnalité, ou parfois même leurs intimes convictions. Bien sûr, il est toujours possible, dans l’absolu, d’acquérir ou de développer ses soft skills. Cependant, le processus d’apprentissage est souvent plus long, et nécessite parfois, pour la personne, de se remettre profondément en question.

Ainsi, il est normal de parier avant tout sur les soft skills dans le recrutement, celles-ci étant beaucoup plus difficiles, mais surtout longues à acquérir. Ce temps étant peu disponible en entreprise, il est donc préférable de les garantir à l’embauche, pour ensuite se focaliser sur l’apprentissage des compétences techniques, beaucoup plus simples à transmettre.

Les moutons à 5 pattes de demain ne seront plus les mêmes que ceux d’aujourd’hui : l’exigence des soft skills fera la différence. Cependant, la focalisation sur ces nouvelles compétences ne doit pas occulter la conséquence de ce phénomène : la montée en puissance du rôle de l’entreprise dans le développement des compétences techniques et la formation des salariés, après le recrutement.

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Crédit photos : image de Sasin Tipchai de Pixabay

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À propos de l'auteur

Dalale Belhout

Directrice au sein de la Fondation FACE (Fondation Agir Contre l'Exclusion), Dalale dirige le Club des entreprises socialement engagées de Seine-Saint-Denis et sensibilise acteurs privés et publics aux enjeux de recrutement inclusif et de diversité en entreprise. Ancienne Head of Content chez DigitalRecruiters, elle est aujourd'hui ambassadrice du Lab'DR, une communauté d'experts qui partage réflexions et bonnes pratiques sur le blog. Dalale est par ailleurs co-auteur de plusieurs ouvrages dédiés au digital appliqué aux RH, à la marque employeur et au recrutement responsable et éthique, sujets sur lesquels elle intervient régulièrement en tant que conférencière.