Selon une enquête CEGOS, 92% des salariés estiment que la formation est un levier de compétitivité pour l’entreprise.
Que retient-on vraiment après avoir suivi une formation ? Bien sûr, cette réponse est variable en fonction des situations. Parfois, la capacité d’animation du formateur ou le sujet traité améliore grandement son efficacité. Cependant, c’est aussi avec le numérique qu’une formation peut devenir bien plus qualitative, grâce au digital learning. Quel potentiel cette innovation réserve-t-elle au développement des compétences ? Dans cet article, découvrons un concept clé de la formation professionnelle : le digital learning.
1) Digital-learning et e-learning : des concepts si différents ?
44% des salariés déclarent avoir suivi une formation à distance en ligne
Le digital learning est une vision plus globale du numérique au sein de la formation
Avant toute chose, il y a une distinction fondamentale à faire. Le digital learning ne doit pas être confondu avec un autre concept : la formation en ligne (ou e-learning). Si les deux noms peuvent sembler similaire, ce sont pourtant 2 moyens différents, ne répondant pas vraiment aux mêmes objectifs. La formation en ligne s’oppose à la formation en présentielle. Elle est généralement utilisée dans un but de formation massive, ou pour des raisons pratiques. En effet, grâce à elle, il n’y a aucunement besoin de réunir les formateurs et les apprenants dans la même pièce, au même moment.
Le digital learning, lui, désigne un principe plus global : introduire le numérique pour améliorer la qualité et l’efficacité de la formation. En pratique, il s’agit de concevoir un programme et des modalités de formation avec des outils numériques, physiques ou logiciels. L’objectif est bien souvent d’améliorer la pédagogie de la formation, en introduisant des contenus numériques permettant davantage d’interactivité, de variation dans les formats utilisés et d’application des connaissances diffusées. En clair, le digital learning est l’un des moyens de casser le format traditionnel de la formation : un formateur dictant des connaissances à un groupe de personnes, devant noter et retenir ce qui est dit.
Bien sûr, le digital learning et le e-learning ne sont pas incompatibles. Certains disent même que le digital learning est une continuité du e-learning. Ainsi, il est tout à fait possible de concevoir du digital learning en présentiel ou en ligne. Le Compte Personnel de Formation (CPF), en soi, peut lui aussi être considéré comme un élément de digital learning, puisqu’il offre la possibilité au salarié de gérer son propre parcours de formation, ses compétences, et son projet professionnel.
2) Quelles applications concrètes du digital learning ?
45% des personnes ayant suivi une formation à distance déclarent avoir utilisé un serious game
Du serious game au SPOC, les applications sont presque infinies grâce au digital learning
La philosophie du digital learning est une intégration globale et complète du numérique dans la formation professionnelle continue. En effet, il ne s’agit pas d’y introduire un seul outil numérique, ou de solutionner un problème pratico-pratique. Par exemple une formation en présentielle filmée, enregistrée et diffusée en streaming ne saurait être qualifiée de digital learning, puisque l’outil numérique ne modifie pas la formation en soi, et n’y apporte pas de valeur ajoutée à proprement parler.
La notion de globalité du numérique s’applique d’abord dans les appareils physiques utilisés : ordinateur, smartphone, tablettes, vidéoprojecteurs interactifs, ou encore casques de réalité virtuelle. A cela s’ajoute la pluralité des logiciels et solutions numériques utilisées : plateformes en ligne, réseaux sociaux, plateformes de streaming, jeux-vidéos, serious games, quizz en ligne … la liste est longue.
En entreprise, une des applications possibles est le « Small Private Online Course » (ou SPOC). Le concept reprend celui des MOOC (Massive Open Online Course), mais adapté à la taille d’une entreprise. En effet, à moins de vouloir former tous les salariés d’un groupe international, on ne peut pas vraiment parler de formation « massive » en entreprise. Ainsi, la relative petite taille des communautés de salariés apprenantes donne davantage de libertés à l’ingénierie pédagogique. Là où le MOOC est très descendant et peut parfois laisser l’apprenant seul face à son programme, le SPOC introduit davantage de suivi des apprenants, de tests des connaissances et de feedbacks directs sur la progression. Un « must » à essayer, donc !
3) En quoi le digital learning apporte-t-il à la formation professionnelle ?
75% des salariés formés souhaiteraient se tourner vers des formations à distance pour leurs futures formations.
Le digital learning est une opportunité pour mieux consolider les compétences des salariés
Le digital learning est avant tout une ouverture du champ des possibles dans le paysage de la formation. Sa pertinence ne doit pas être évaluée dans l’absolu, mais c’est sa mise en place et son utilisation qui doivent être challengées. Autrement dit, il ne suffit pas de « numériser » la formation pour la rendre plus efficace, mais bien de choisir les bons outils pour les bons objectifs. L’exemple le plus parlant est celui de l’application des connaissances, ou des mises en situation. Quoi de plus vrai que de s’exercer à la prise de parole en public avec un casque de réalité virtuelle, plongeant l’apprenant devant un public de 500 personnes ?
Les outils numériques peuvent également jouer dans la gestion de l’attention des apprenants. Suivre un formateur pendant plusieurs heures nécessite beaucoup d’énergie. Or, ces efforts sont de moins en moins facile à faire à l’heure où tout va très vite. La variation des supports visuels que permet le digital learning est donc un immense atout pour garder en éveil l’engagement des apprenants dans leur processus d’apprentissage. Le formateur peut également faire participer les personnes via leurs smartphones, afin de les rendre plus actifs et donc plus attentifs.
La question de la pertinence s’est toujours posée dès qu’un nouvel outil est apparu dans le paysage de la formation. Comment évoqué plus haut, introduire du numérique est une possibilité qui repousse les limites de la créativité des formateurs dans la conception des programmes et des modalités. Lorsque le bon choix est réalisé, la formation peut considérablement augmenter son efficacité dans sa fonction première : faire monter les salariés en compétence.
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