Qui n’a pas rêvé de devenir un jour manager ? Ce rôle, très prisé des collaborateurs en mal d’évolution de carrière, est pourtant un véritable métier qui nécessite la maîtrise de compétences très précises. Loin d’être une promotion, le métier de manager est fondamental pour le bien-être et la productivité de l’entreprise. Portrait d’une fonction essentielle, malheureusement confondue avec une récompense.
Devenir manager, une promotion qui pose question
Être nommé manager. Voilà ce qui est traditionnellement perçu, sinon comme l’aboutissement d’une carrière brillante, du moins une étape décisive dans son parcours professionnel. En France et dans de nombreux autres pays, les entreprises confondent très souvent la fonction de manager avec un grade convoité, décerné aux employés les plus valeureux.
Sélectionnés en fonction de leur expertise, de leur connaissance de l’entreprise et du domaine d’activité, de qualités intellectuelles recherchées telle que l’intelligence, l’esprit d’analyse ou la capacité à prendre des décisions, les managers fraîchement nommés se retrouvent ainsi propulsés à la tête d’équipes sans avoir une idée bien précise de leur mission et du rôle, ô combien crucial, pour le bien-être des salariés et la performance de l’entreprise.
Instaurer un mauvais management peut être fatal pour l’entreprise
Autrefois connus sous le titre de « directeur d’équipe », ou « directeur de pôle », les managers d’aujourd’hui ont tendance à perdre de vue leur cœur de métier : accompagner l’évolution des collaborateurs, encadrer les équipes, accompagner individuellement et collectivement, dans le but de faire évoluer chaque salarié et booster la productivité globale de l’entreprise.
Or, faute d’avoir une feuille de route clairement définie, de posséder les qualités émotionnelles et les qualités techniques essentielles à cette fonction, la plupart des managers se retrouvent livrés à eux-mêmes, écrasés sous le poids de tâches floues, ne devant compter que sur leur soi-disant « fibre managériale » qui leur serait innée. Ne sachant plus s’ils doivent jouer un rôle de coach ou se comporter en tant que chef de projet, de nombreux managers se retrouvent incapables d’instaurer un management cohérent et sain.
Il en résulte, outre un rejet naturel de leur fonction, des mauvaises habitudes dans la gestion de leurs équipes, la tendance à ne pas traiter équitablement les salariés et à ne pas réussir à accompagner chaque collaborateur de manière équilibrée dans le but de favoriser leur montée en compétences. Les conséquences d’un mauvais management se font rarement attendre : démissions en cascade, impact négatif sur la marque employeur et perte de productivité générale.
Former les managers, une nécessité pour le bien-être et la productivité des équipes
Première responsable de la perte de sens du métier de manager, l’entreprise a le pouvoir d’inverser la vapeur en redéfinissant les contours de ce métier. Pour augmenter les chances de nommer de bons managers, il est primordial de revoir le mode de recrutement. Il faut en finir avec l’idée que le poste de manager est une récompense à n’offrir qu’aux employés modèles. Il s’agit d’une fonction précise qui nécessite des compétences très particulières. Choisir les managers en fonction de leurs qualités réelles, au-delà de leur parcours au sein de l’entreprise ou de leur chemin de carrière est essentiel. Autre écueil à éviter, celui des qualités humaines telles que la célèbre « fibre managériale ». Loin d’être une compétence, celle-ci peut s’acquérir à n’importe quel moment de sa carrière. Les personnes n’ayant pas travaillé en contact direct avec l’humain sont tout à fait capables de développer les soft skills et qualités émotionnelles indispensables au management.
Par ailleurs, une erreur fréquente au sein des entreprises consiste à délaisser les managers une fois nommés à leurs fonctions, sans vérifier la qualité de leur travail et leur capacité à mener de front les différentes tâches qui leur sont confiées. En réalité, manager est un métier comme les autres et comme tous les métiers, il s’apprend. Miser sur une formation de qualité et qui se poursuit dans le temps, préalable à la prise de fonction. Le futur manager doit avoir une compréhension profonde de son métier avant de pouvoir commencer à l’exercer.
En plus de cet apprentissage, l’entreprise doit absolument accompagner ses managers par l’intermédiaire de sessions de mentorat ou de coaching, afin de détecter les failles dans ses méthodes de management et l’aider à améliorer sa manière de travailler et d’encadrer ses équipes.
À aucun moment le manager ne doit être abandonné à son sort et devenir le seul maître à bord du navire de son équipe. L’entreprise doit l’accompagner, assurer sa propre montée en compétence et veiller à ce que la politique de management mise en place convient aux collaborateurs et bénéficie à la croissance de l’entreprise.
Devenir manager ne doit pas être vu ni vécu comme l’étape ultime d’une carrière rondement menée. L’entreprise doit redonner ses lettres de noblesse à ce métier en choisissant avec rigueur les managers et en leur assurant une formation professionnelle approfondie et un accompagnement sérieux tout au long de leur mission. Loin d’être une promotion, le rôle de manager est central pour la bonne cohésion des équipes et l’image de l’entreprise.
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