Tendances RH

Upskilling, reskilling : de quoi parle-t-on ?

L’upskilling et le reskilling répondent à de nouvelles tendances dans le monde des ressources humaines, dans les processus de recrutement,…

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Digitalisation, transformation, automatisation… nous vivons dans un monde où l’incertitude devient la norme. Pour les entreprises, l’un des moyens de poursuivre leur développement est de miser sur les compétences de leurs équipes. Ce sont elles qui sont au cœur des réussites et des projets stratégiques pour gagner en agilité. C’est là où la question de l’upskilling et du reskilling entre en jeu. 

Les compétences : le nerf de la guerre pour préserver son employabilité

Les transformations digitales, sociales et sociétales en cours depuis plusieurs années ne sont pas sans impact sur les entreprises. Mais quand on y ajoute une pandémie qui met les nerfs de toutes les directions des ressources humaines à vif, on réalise à quel point le terme VUCA n’est pas usurpé. Cet acronyme qui signifie en anglais «  volatility, uncertainty, complexity and ambiguity » a été inventé aux États-Unis pour décrire le monde après la guerre froide. Depuis, VUCA a été utilisé en tant que concept théorique.

Aujourd’hui, la pandémie force à le mettre en pratique : les organisations vivent des transformations radicales à court terme, souvent sans préparation préalable et parfois dans la douleur. On change les structures internes, les processus de décision sont actualisés en quelques jours, le télétravail devient la norme et les métiers changent.

Pour survivre dans ce monde en constante évolution et au futur incertain, l’agilité et la capacité d’adaptation deviennent la norme. Elles étaient importantes avant la crise, elles sont devenues indispensables aujourd’hui pour pouvoir assurer la survie des organisations. 

Selon un rapport du forum économique mondial, la moitié des salariés devront se réinventer d’ici 2025. Cela signifie apprendre de nouvelles compétences, et en particulier des soft skills, pour faire face aux défis à venir. Les 10 qualités indispensables que la plupart des professionnels devront maîtriser ont ainsi été identifiées comme étant :

  • la pensée analytique et l’innovation ;
  • l’apprentissage actif ;
  • la résolution de problèmes complexes ;
  • la pensée critique et analyse ;
  • la créativité, l’originalité et la prise d’initiative ;
  • le leadership et l’influence sociale ;
  • l’utilisation de la technologie ;
  • la conception et la programmation de la technologie ;
  • la résilience, la tolérance au stress et la flexibilité ;
  • le raisonnement, la résolution de problèmes et l’idéation.

L’upskilling : pour monter en compétence

C’est un terme qui désigne la montée en compétences des salariés, de up pour progresser, monter, croître, et skill pour compétence ou capacité. Avec l’upskilling, les entreprises donnent les moyens à leurs équipes d’augmenter les compétences acquises pour se professionnaliser et développer de nouvelles expertises. C’est une approche qui est particulièrement nécessaire lorsque la technologie évolue. Ainsi, un responsable marketing peut monter en compétence sur la partie digitale pour se perfectionner dans la publicité en ligne, par exemple. Dans certains cas, l’upskilling accompagne une mutation du métier ou l’amélioration d’une pratique existante. C’est notamment le cas lorsque de nouvelles normes entrent en vigueur et doivent être appliquées.

L’upskilling est une nécessité pour les entreprises. Une étude de PwC soulignait que 41 % des dirigeants français analysent le déficit de compétences comme un frein à la croissance. Or, 26 % manquent de ressources (temps, budgets, humains et connaissances) pour mener à bien des programmes d’upskilling et 12 % ne savent pas quelles sont les compétences clés dont elles auront besoin demain.

Pour développer l’upskilling, il est stratégique de savoir anticiper le futur, comprendre les grandes tendances et être capable de se projeter. État du marché, motivations des clients, environnement juridique et réglementaire, concurrence, évolution technologique… il existe de nombreux facteurs internes et externes qui rendent l’upskilling nécessaire.

Pour le collaborateur, l’upskilling offre la possibilité d’acquérir de nouvelles compétences et de disposer d’opportunités de développement, voire d’évolution, au sein de la structure pour laquelle il travaille. C’est aussi un moyen de protéger son employabilité en évitant les risques d’obsolescence de ses compétences. Pour l’employeur, l’upskilling constitue un moyen d’adapter ses ressources à la réalité du marché, d’anticiper une pénurie de talents et d’être plus compétitif sur le marché du travail.

Le reskilling : pour pivoter et s’adapter

Si l’on parle ici des compétences utiles dans la vie professionnelle, le préfixe « re ​» exprime la réitération ou la nécessité de refaire les choses.

On parle de reskilling lorsqu’une personne doit acquérir de nouvelles compétences pour changer de métier. C’est notamment ce qu’il se passe en cas de reconversion professionnelle, subie ou voulue. Parce qu’il se trouve dans un milieu difficile, dangereux, sans perspective d’évolution ou parce que son travail n’est plus en phase avec ses ambitions ou ses valeurs, le collaborateur en reskilling change parfois du tout au tout. C’est le cas du trader qui se lance dans l’agriculture biologique ou du plombier qui souhaite devenir commercial.

Le reskilling peut être une démarche volontaire et individuelle, motivée par un changement de carrière radicale, ou une initiative de l’employeur qui fait le pari de recruter sur les qualités humaines et qui s’occupera de former ses collaborateurs une fois en poste. Dans les deux cas, le salarié et l’entreprise sont dans une situation d’urgence, car l’acquisition d’une nouvelle compétence conditionnera le maintien dans l’emploi ou la création d’un poste important. Pour les salariés, le reskilling est un changement important, car c’est une rupture professionnelle. Acquérir de nouvelles compétences peut prendre des mois, ou des années, avec un parcours de formation certifiant ou diplômant relativement long selon les besoins. 

Embaucher une personne sans qu’elle ne dispose des compétences techniques est un pari sur l’avenir pour tout employeur. Dans un contexte professionnel où la pénurie de talents dans certains métiers est problématique, c’est un pari souvent gagnant si le reskilling est bien mené avec des formations, un parcours clair, et des engagements réels. 

L’upskilling et le reskilling répondent à de nouvelles tendances dans le monde des ressources humaines qui doit s’adapter en permanence, à la fois dans les processus de recrutement, mais aussi dans les méthodes employées afin d’être aligné avec la réalité du marché. Pour tous, employeurs comme employés, la première des compétences restera toujours l’agilité et l’adaptabilité pour ajuster le tir en permanence, au bon moment et dans le bon contexte.

Crédit photo :  Unsplash

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À propos de l'auteur

Dalale Belhout

Directrice au sein de la Fondation FACE (Fondation Agir Contre l'Exclusion), Dalale dirige le Club des entreprises socialement engagées de Seine-Saint-Denis et sensibilise acteurs privés et publics aux enjeux de recrutement inclusif et de diversité en entreprise. Ancienne Head of Content chez DigitalRecruiters, elle est aujourd'hui ambassadrice du Lab'DR, une communauté d'experts qui partage réflexions et bonnes pratiques sur le blog. Dalale est par ailleurs co-auteur de plusieurs ouvrages dédiés au digital appliqué aux RH, à la marque employeur et au recrutement responsable et éthique, sujets sur lesquels elle intervient régulièrement en tant que conférencière.