47% des directeurs généraux reconnaissent avoir exclu un candidat qui avait menti sur son CV (étude Robert Half, 2018)
La blockchain représente aussi bien une promesse pour le recruteur que pour le candidat. Bien qu’encore à ses balbutiements, elle invite à imaginer de nombreuses possibilités pour optimiser le recrutement.
1) Pourquoi la blockchain se généralise à d’autres secteurs ?
73% des entreprises privilégient les recherches en ligne pour vérifier les informations d’un CV (étude « Comment recrute-t-on en 2017 ? » RégionsJob)
Simplifier, valider, authentifier
À l’origine, c’est l’avènement des cryptomonnaies qui a donné naissance à la blockchain. Il fallait développer un environnement sécurisé, inaltérable et sans intermédiaire pour inspirer confiance lors des transferts de monnaies virtuelles.
La blockchain permet de répertorier une « transaction » sans qu’une tierce personne ne puisse effectuer de modification. Sinon, il faut l’aval de plus de la moitié des membres du réseau sur lequel est stockée cette transaction, qui peuvent se compter en milliers. C’est un moyen de contrer le piratage informatique en mobilisant le collectif comme garant.
Par son aspect inaltérable, la blockchain est gage d’authenticité et de confiance. Grâce au succès de ce système et en raison du doute grandissant à propos des informations qui circulent sur internet, la blockchain s’impose comme une solution pour rétablir la confiance dans tous les secteurs qui nécessitent des informations valides et authentifiées.
2) La blockchain dans le recrutement, une solution aux difficultés des recruteurs
19% des recruteurs contactent systématiquement les anciens employeurs des candidats, 29% le font souvent et 43% parfois. (Étude « Comment recrute-t-on en 2017 ? » RégionsJob)
Gagner du temps et de l’argent, des mots qui font plaisir !
La blockchain dans le recrutement est sur le point de simplifier la vie des recruteurs et leur gestion du processus de recrutement en commençant par les contrats. Il sera en effet possible d’inscrire les données d’un contrat professionnel dans une blockchain consultable par tous les partis et infalsifiable.
La blockchain va également jouer sur deux autres tableaux pour optimiser le processus de recrutement :
- Tout d’abord, elle permettra aux recruteurs de gagner énormément de temps pour vérifier les références des candidats qu’ils auront sourcés grâce à leur logiciel de recrutement comme celui développé par Cegid Digitalrecruiters. C’est une tâche nécessaire pour valider la sélection d’un candidat mais extrêmement chronophage. Grâce à la blockchain, le suivi de carrière sera facile d’accès et authentifié sans avoir à prendre contact avec les anciens employeurs.
- Ensuite, elle permettra de garantir les compétences d’un candidat pour sécuriser un recrutement réussi et éviter les erreurs de recrutement. On parle dans ce cas de « learnchain », un projet dérivé de la blockchain qui vise à faciliter le suivi de carrière en développant un système collectif d’authentification des connaissances, en uniformisant la certification des compétences acquises et en anticipant sur les besoins nécessaires en formation.
D’un point de vue financier, la blockchain se révèlera également très utile pour diminuer les coûts liés aux versements des salaires des groupes internationaux. En effet, elle permettra le versement des paies en monnaie virtuelle pour éviter les frais liés aux taux de change. Pour ce faire, on favorisera l’utilisation de « stable coins », des cryptomonnaies en développement qui sont moins volatiles que les monnaies-cryptées actuelles.
3) Pour les candidats, la blockchain facilitera leur engagement
La réputation de l’entreprise en tant qu’employeur est importante pour 95% des candidats (sondage IFOP, « Regards croisés sur le recrutement »)
Une vérification à double sens
Si les recruteurs n’aiment pas se tromper, il en est de même pour les candidats. Le bien-être au travail, les opportunités d’évolution, l’engagement éthique d’une entreprise sont autant de raisons qui justifient l’acceptation ou non d’un poste.
Grâce à la blockchain, les candidats pourront également évaluer de façon certaine et neutre la réputation d’une entreprise et les démarches qu’elle met en place pour ses salariés. Quelles sont les formations qui sont réellement proposées une fois l’entreprise integrée ? Quelles sont les actions mises en place pour améliorer la QVT ? Comment l’entreprise s’engage-t-elle pour l’environnement ?
La différence avec ce que l’on connaît actuellement, c’est que la majorité des éléments communiqués par une entreprise le sont de façon déclarative. Un site internet bien présenté, quelques photos d’une œuvre caritative et voilà ! La démarche RSE de l’entreprise est démontrée. Avec la blockchain, la source d’information sera neutre, donc plus proche de la vérité et la réputation d’une entreprise sera extrêmement difficile à embellir !
4) Dans les faits, la blockchain gagne déjà du terrain
L’entreprise Chronobank estime pouvoir faire faire environ 45 millions de dollars d’économies par mois à ses clients grâce à sa plateforme de recrutement LaborX (source : déclaration de Sergei Sergienko, CEO de Chronobank)
Les entreprises sont aux aguets pour tirer le meilleur parti de la blockchain dans le recrutement !
Bien que la blockchain mette encore plusieurs années avant d’atteindre son plein potentiel dans le recrutement, des entreprises novatrices commencent à l’intégrer progressivement. Voici quelques exemples de projets déjà actifs ou en phase de développement à court terme :
La startup française BCDiploma propose déjà d’enregistrer les diplômes des étudiants dans une blockchain afin qu’ils soient consultables par les entreprises à partir d’un lien propre à chaque jeune diplômé.
Dans le registre de la formation, c’est l’entreprise française Ledger qui serait en phase de développement d’une « learnchain » suite à une levée de fonds de 75 millions de dollars (source : Stéphane Diebold – expert de l’innovation de la formation, dans l’article : Faut-il croire en l’avenir de la french Edtech ?).
Enfin, l’entreprise Chronobank, agence de recrutement temporaire australienne, a développé une plateforme pour pouvoir recruter des employés comme des indépendants plutôt que de les affilier à l’entreprise. Ils sont payés par une monnaie cryptée dite stable (stable coins – LH Tokens) qui rend possible le versement des salaires en une minute.
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