Le workation, vous connaissez ? Il s’agit d’une nouvelle tendance héritée des digital nomads, conjuguant travail et vacances. Né en Californie à la fin des années 2010, le terme est en effet une contraction de work (travail) et vacation (vacances). Concrètement, il s’agit de télétravailler… depuis son lieu de vacances. Au-delà de l’intérêt évident pour les salariés, penchons-nous sur les enjeux et intérêts potentiels pour l’employeur ?
À l’heure du nomadisme digital et du télétravail, le workation peut présenter de sérieux atouts si vous êtes employeur, voici 4 raisons d’autoriser le workation pour vos salariés.
Raison n°1 : Le workation est encadrée par la loi
Avant toute chose, le workation ne consiste pas à travailler pendant toutes ses vacances… ni à ne rien faire au lieu de travailler. Subtil équilibre entre productivité et repos, le workation ne s’instaure pas à la légère, ni pour l’employeur, ni pour le salarié.
Le télétravail à la carte
Le workation est possible dès lors que le salarié en télétravail demeure dans son pays de rattachement. Il peut donc télétravailler depuis sa résidence secondaire, depuis un camping, une location saisonnière ou un hôtel de son choix.
Seule contrainte : l’employeur doit être informé du lieu de télétravail, pour des raisons de couverture en matière d’accident du travail. S’il veut se rendre à l’étranger, le salarié devra également obtenir l’accord de son employeur.
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Si vous souhaitez réussir à attirer les talents dont vous avez besoin, il vous faut réveiller le marketeur qui sommeille en vous. Prêt ?
Dans tous les cas, la délocalisation du salarié ne pourra pas dépasser 24 mois en Union européenne, ce qui correspond au temps maximal de détachement d’un employé. Au-delà, les conditions et cotisations sociales doivent être alignées avec le pays où le salarié exerce ses fonctions.
Définir des règles
Pour l’employeur, l’idéal est de fixer un protocole clair explicitant le cadre et les obligations des uns et des autres. L’entreprise doit pouvoir fournir du matériel adapté (ordinateur, téléphone…), mais aussi garantir le droit à la déconnexion du salarié. Il peut par exemple imposer des horaires pendant lesquels le salarié doit être joignable.
Il est recommandé de limiter la durée de workation à un maximum annuel (par exemple un mois), afin que la démarche soit fluide vis-à-vis des salariés et surtout qu’ils puissent prendre (aussi) de vraies vacances. Vous pouvez également limiter les destinations autorisées, par exemple pour limiter les problèmes de compatibilité horaire liés aux fuseaux.
Raison n°2 : Associer travail et vie privée
L’intérêt du workation pour le salarié peut paraître à première vue limité : qui a envie de travailler pendant ses vacances ? En réalité, les pratiquants apprécient la grande flexibilité de ce mode d’exercice, puisqu’ils peuvent travailler d’où ils veulent.
“83 % des 18-35 ans aimeraient que leur organisation mette en place le workation.” Étude de VoyagesPirates.fr en décembre 2020.
Ainsi, les congés peuvent se prolonger de quelques jours de workation, au vert ou dans un cadre agréable. En workation, le salarié n’est pas en congés, mais véritablement sur son temps de travail : seul le lieu peut faire penser aux vacances. C’est d’ailleurs ce qui demande une certaine discipline, car il faut trouver le bon équilibre entre travail et loisirs.
Cette pratique est également idéale pour les parents qui souhaitent ou ont besoin de rester près de leurs enfants, par exemple pendant les vacances scolaires, sans pour autant poser des jours de congés.
Le workation contribue au bien-être au travail du salarié en diminuant le stress : travailler dans un cadre détendu, en dehors des codes du bureau, permet de gagner en productivité et en créativité (source : The relative benefits of Green vs Lean office space, 2014).
Raison n°3 : Développer l’engagement et la motivation des salariés avec le workation
Pour l’employeur, autoriser le workation permet d’augmenter la motivation des collaborateurs. À l’heure où les difficultés de recrutement font que l’on essaie de fidéliser ses salariés, la pratique peut séduire les digital nomads dans l’âme et ceux qui aiment voyager.
En termes de marque employeur, favoriser le workation est un excellent moyen d’attirer les nouveaux talents.
En plus d’offrir une image innovante et ouverte aux nouvelles tendances, l’entreprise propose des conditions de travail motivantes et épanouissantes.
De manière plus prosaïque, le workation représente un gain pour l’employeur, puisque le télétravail lui permet de réduire la taille ou le nombre de ses bureaux. Le workation, en favorisant le bien-être des salariés, est un moyen de réduire l’absentéisme, dont le coût moyen est de 3500 € par an et par collaborateur.
“67 % des collaborateurs considèrent que le workation leur a permis de recharger leurs batteries émotionnelles et mentales.” Source étude passport-photo.online, 2021.
Enfin, certaines entreprises se saisissent du workation pour organiser en interne des séjours collectifs, sous forme de co-living ou colocation professionnelle. Le but : favoriser la cohésion et l’esprit d’équipe en partageant la découverte d’un nouveau lieu tout en travaillant ensemble dans un cadre différent.
Raison n°4 : Pouvoir télétravailler ailleurs que chez soi
En soi, le workation apporte les mêmes avantages que le télétravail : flexibilité, réduction du stress, gain de temps pour les transports en commun… Mais travailler en dehors de chez soi offre en plus la possibilité de découvrir d’autres lieux, villes ou cultures, surtout si l’on part à l’étranger.
L’essor des “workstations”
En principe, il est possible de faire du workation partout. En pratique, il faut privilégier les endroits disposant :
- d’une connexion Internet stable et rapide ;
- d’un espace approprié pour travailler ;
- d’activités propices pour se ressourcer.
Face à cette demande en forte émergence, de plus en plus de lieux proposent des espaces spécialement conçus pour les télétravailleurs en quête d’ailleurs. Ces structures combinent souvent maison d’hôte ou chambres à louer, espace de travail collectif en mode coworking et salles de réunion. Mais il est possible aussi de sélectionner simplement un hôtel, un AirBnB ou une chambre d’hôte.
Les destinations prisées des salariés en workation
Pas besoin de partir au bout du monde pour être en workation. Un séjour à la campagne ou à la montagne apporte autant de bénéfices et limite les contraintes professionnelles (fuseaux horaires, langue…).
Quelques pistes parmi les plus prisées :
- La campagne française offre de nombreuses possibilités, comme la Normandie, le Perche ou la Loire.
- Pour les citadins dans l’âme, changer de métropole est également une perspective intéressante pour découvrir des villes moyennes moins stressantes à l’occasion d’un citybreak, comme à Toulouse, Nancy et Caen, ou bien des métropoles européennes comme Bruxelles, Rome ou Barcelone.
- La montagne et ses chalets, en hiver ou en été, est un excellent moyen de s’ouvrir de nouveaux horizons et de prendre un grand bol d’air.
- Pour les amoureux de la mer, les côtes atlantique et méditerranéenne regorgent de stations balnéaires plus ou moins touristiques, en fonction de vos affinités.
- Alliez le workation au tourisme culturel en vous immergeant dans des régions à l’histoire forte, comme la Bourgogne, le val de Loire, la Dordogne…
- Des villes jeunes et festives en Europe (Lisbonne, Prague, Budapest, Bucarest…)
- Enfin, les îles européennes sont des destinations exotiques qui restent accessibles sans demander un trajet conséquent : les Canaries, les Baléares, la Corse, Madère, Malte…
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