Télétravail : comment préserver le bien-être à distance ?

53% des personnes interrogées sur le bien-être à distance veulent plus de règles pour le fonctionnement du télétravail (Baromètre T3 Empreinte Humaine (infographie 3/3) – Les facteurs humains d’un bon télétravail versus les facteurs de risques psychosociaux d’un mauvais télétravail – sondage Opinionway pour Empreinte Humaine)

Le télétravail ne se résume pas à brancher son ordinateur à la maison et reprendre là où l’on s’était arrêté au bureau. Il y a toute une réorganisation professionnelle à opérer et des codes à respecter pour préserver sa santé. Dans l’article suivant, découvrez comment préserver le bien-être des collaborateurs à distance.

1/ Bien-être physique : savoir écouter son corps et le préserver

30% des télétravailleurs à 100% a déclaré avoir des douleurs musculosquelettiques après le premier confinement (Baromètre T3 Empreinte Humaine (1/3) – Infographie sur l’état psychologique des salariés français après le déconfinement – sondage Opinionway pour Empreinte Humaine) 

En télétravail, le temps défile à un rythme différent. Des heures peuvent s’écouler avant de se rendre compte qu’il est temps de manger ou de faire une pause. À l’inverse, il est parfois difficile de se concentrer si les enfants s’agitent à côté, tout dépend de la situation personnelle de chacun.  (Pour savoir comment lutter contre l’isolement   induit par le télétravail, je vous conseille la lecture de cet article :   Télétravail : comment lutter contre l’isolement ?)

Suivre les conseils de la médecine du travail

Généralement, quand on passe sa visite médicale, la médecine du travail nous donne un prospectus pour revoir les bonnes positions à tenir au bureau, les actions à effectuer pour ne pas se fatiguer les yeux etc. En télétravail, appliquer ces conseils devient indispensable parce que nous avons encore moins l’opportunité de nous détacher de l’écran (retrouvez quelques exemples sur le site de l’INRS)

Adapter les conseils à son environnement

Tout n’est pas applicable puisque l’on ne dispose pas nécessairement du meilleur matériel de bureau, mais prendre conscience des risques incite davantage à faire des pauses régulièrement ou à essayer d’aménager son espace au mieux. Ne pas oublier de regarder au loin de temps en temps, faire une pause toutes les deux heures, se lever et marcher un petit peu pour relâcher les tensions, prendre l’air pendant quelques minutes… et surtout, rester attentif aux douleurs ressenties dans son corps. La répétition d’un mauvais mouvement du poignet peut déclencher une tendinite à la longue, mais on s’en rend compte trop tard.

Quand on décèle un besoin il faut se sentir libre d’en alerter le manager pour essayer de trouver une solution : emprunter un fauteuil de bureau, récupérer une souris ergonomique… Il faut savoir demander ce qui est bon pour soi.

2/ Bien-être psychologique : rester attentif à sa détresse

Les télétravailleurs sont plus exposés à l’épuisement émotionnel que les autres (Baromètre T4 Empreinte Humaine (3/4) – Infographie : La santé psychologique des télétravailleurs, les nouveaux risques psychosociaux – sondage Opinionway pour Empreinte Humaine)

Le télétravail, quand il est mal vécu, peut user « à la longue ». Et comme toutes les choses qui agissent dans la durée, on peut ne pas se rendre pas compte du stress qui s’accumule, de la frustration qui grandit, des muscles qui se tendent, on peut se renfermer sur soi, fuir les échanges à répétition avec les collaborateurs, culpabiliser de ne pas être suffisamment productif… C’est une potentielle bombe à retardement qui plane sur le bien-être à distance.

Se créer les opportunités favorables au bien-être  à distance

Il est donc nécessaire d’être attentif à soi et de se créer les opportunités pour éviter d’arriver à une situation de détresse psychologique. Appeler ses collaborateurs de temps en temps, demander de l’aide au support technique pour être accompagné avec ses problèmes informatiques, se créer un espace dédié au télétravail, se rendre au bureau de temps en temps quand c’est possible pour renouer avec les collègues, respecter des horaires de travail cohérents et appliquer strictement le droit à la déconnexion (Droit à la déconnexion : un enjeu majeur pour les entreprises et les salariés). En période de crise sanitaire, ne pas hésiter à appeler le numéro vert au 0 800 13 00 00.

En télétravail, nous sommes les seuls témoins de nos conditions de travail, c’est pour cela que nous devons savoir rester attentifs à notre santé mentale et mettre tout en œuvre pour la préserver.

3/ Pour le manager, un double effort à fournir

Les managers risquent deux fois plus le burnt-out que les non-managers (Baromètre T4 Empreinte Humaine (1/4) – Infographie sur l’état psychologique, risques psychosociaux & épuisement des salariés français – sondage Opinionway pour Empreinte Humaine) 

Les managers doivent redoubler d’efforts pour gérer le bien-être à distance de leurs collaborateurs tout en gardant un œil sur leur propre bien-être ce qui les rend encore plus vulnérables.

Garder l’oeil sur le bien-être de son équipe

Dans un premier temps, les managers doivent prendre le temps de donner des directives claires aux collaborateurs et les contacter régulièrement pour s’assurer que leurs conditions de travail sont satisfaisantes et détecter les risques psychosociaux (Risques psychosociaux (RPS) : de quoi parle-t-on?). Ils doivent trouver un moyen de mesurer la productivité de leurs équipes sans tomber dans le micro-management, et ils doivent réussir à leur faire confiance.

Regarder dans le miroir

Dans un second temps, les managers doivent rester alertes sur leur propre situation. En effet, le statut hiérarchique peut avoir pour conséquence d’isoler le manager de son équipe, il se retrouve alors également seul en télétravail, avec une pression supplémentaire à gérer liée à son statut hiérarchique, sans avoir nécessairement les mêmes opportunités d’interactions sociales que les autres membres de l’équipe pour décompresser. Il est donc nécessaire qu’il soit encore plus attentif au risque de burn-out et qu’il se préserve d’autant plus. Si le manager cède à la détresse psychologique, son équipe en pâtira d’autant plus.