Recrutement collaboratif

Quelle différence entre travail coopératif et travail collaboratif ?

« Il n’y a pas vraiment de recherches sur lesquelles nous appuyer pour définir clairement la coopération et la collaboration…

8 min

« Il n’y a pas vraiment de recherches sur lesquelles nous appuyer pour définir clairement la coopération et la collaboration [le travail coopératif et le travail collaboratif, par extension], ce qui explique probablement la confusion, encore très présente, entre ces deux termes et tout principalement dans le contexte du travail. Dans plusieurs articles et références, nous les utilisons encore comme des synonymes malgré le fait qu’ils ne représentent pas les mêmes modes d’organisation du travail et comportements des personnes (acteurs). » – Suzanne Girard – Conseil rh et coaching – conseilsrhcoaching.com

Dans cet article, nous allons nous intéresser au travail coopératif et au travail collaboratif. Il s’agira de comprendre quelle différence établir entre les deux concepts, à l’heure où ces derniers peuvent être encore confondus. Dans le secteur du recrutement, on parlera plus naturellement de travail collaboratifLe recruteur et le manager s’entraident afin de pouvoir valider et intégrer le bon talent.

Nous consacrerons une partie de cet article au travail collaboratif dans le secteur du recrutement. Avant cela, nous allons vous exposer quelques éléments de définition des deux concepts afin de mieux les différencier. 

 

Travail coopératif, travail collaboratif : éléments conceptuels

Le terme collaboration a pris toute son importance dans les dernières années au sein des entreprises, des différentes instances municipales et gouvernementales, des établissements de santé, des grandes institutions d’enseignement et autres. La collaboration est devenue une valeur, un objectif à atteindre, une compétence. Suzanne Girard – Conseil rh et coaching – Conseilsrhcoaching.com

Travail coopératif  et division des tâches

Le travail coopératif se réalise par l’accumulation d’activités dites «  individuelles ». Dans ce contexte, chaque acteur saurait ce qu’il a à faire «  dès le début et sa communication, ses échanges ou le partage d’éléments seront pour arriver à l’atteinte de son objectif individuel », pour reprendre les termes d’un article cité plus haut (Suzanne Girard, Conseil rh et coaching).

Les rapports entre les travailleurs seraient surtout «  verticaux » et l’atteinte d’un but fixé se ferait par « une succession progressive et coordonnée des actions de chaque personne […] ». Ici, on se répartirait les tâches. La communication se ferait « par étape » en fonction de l’avancement du travail. Le travail réalisé par chaque acteur peut être identifiable au cours du projet, comme à la fin. Enfin, chaque acteur se sentirait «  personnellement responsable de son propre résultat ».

 

Guide pratique : Comment réussir l’Onboarding digital ?

Après les premiers jours et la découverte de son nouvel environnement professionnel, comment savoir si votre nouvelle recrue s’est bien intégrée ?

Télécharger

 

Travail collaboratif  : des acteurs co-dépendants ? 

Dans le travail collaboratif, les acteurs seraient moins «  indépendants ».  Au lieu de diviser les tâches de manière formelle par exemple, le travail sera fait par «  l’amalgame des contributions individuelles avec des ajustements et réalignements continus  ».

Cette collaboration impliquerait un engagement mutuel des acteurs «  dans un effort coordonné pour effectuer une même tâche et/ou résoudre ensemble un même problème. » Ce travail collaboratif nécessiterait un travail d’équipe avec une interdépendance plus importante, mais aussi plus de « confiance interpersonnelle » et de motivation.

Contrairement au travail coopératif, ici, les rapports entre les différents acteurs seraient horizontaux.

Concernant la communication, en fonction du contexte, elle sera « beaucoup plus souple et principalement dans un environnement accentué par les TIC. »  De même, il est plus difficile d’identifier le travail individuel dans un contexte collaboratif tout au long de l’activité. La responsabilité est sans cesse partagée, alors tous les acteurs sont « imputables des résultats ».

Dans le secteur du recrutement, le travail collaboratif serait très présent. Pour recruter un talent, recruteurs et managers doivent travailler en étroite collaboration pour mener à bien leur but commun  : intégrer un candidat.  

Le collaboratif en entreprise, perception, enjeux et pratiques étude openmindkfé game changers et ipsos
Le collaboratif, avant tout un état d’esprit et des valeurs Source : ipsos.com

 

Le travail collaboratif dans le secteur du recrutement

« Un véritable processus de recrutement collaboratif signifie d’inclure vos collaborateurs dans toutes les étapes du processus de recrutement. » – Valentin Konrad – Appvizer – appvizer.fr

Recrutement collaboratif  : de quoi parle-t-on ? 

Le travail collaboratif entre recruteur et manager peut être un réel atout dans le processus de recrutement de votre entreprise. D’autant plus que celui-ci peut être particulièrement fastidieux et prendre beaucoup de temps concernant les sélections ! Qu’il s’agisse alors d’éviter une perte de temps dans les sélections, de savoir identifier le talent adéquat, de valider un recrutement sur la durée, de faciliter la prise de poste rapidement, etc., les enjeux sont nombreux lorsqu’il faut intégrer un nouvel élément. 

Selon les propos de Valentin Konrad (CEO de Flatchr) parus dans un article Appvizer, «  Dans un modèle de recrutement collaboratif le recrutement est un sport d’équipe. » En général, une « équipe de recrutement » serait constituée des acteurs suivants : les recruteurs, les managers, le responsable RH, les autres salariés (ou « futurs membres de l’équipe »).

D’après cette même source, «  la meilleure pratique consiste à inclure les collaborateurs situés au-dessus et en-dessous du candidat dans votre organigramme.  Il peut s’agir d’un chef d’équipe ou d’un chef de service ainsi que de collaborateurs occupant le même poste que le candidat ou des futurs collègues qui travailleront en étroite collaboration avec le candidat. » Même si cela peut paraître difficile à élaborer, un recrutement collaboratif pourrait bien faire progresser «  l’ensemble de vos processus RH et avoir un effet positif sur la culture de votre entreprise et sur les résultats globaux de la société. »

Conseils pour un recrutement collaboratif efficace 

Dans un processus de recrutement collaboratif, vos collaborateurs doivent être partie prenante de la démarche et se sentir inclus.  Pour construire un processus de recrutement collaboratif qui soit efficace, il est en ce sens important d’établir des « lignes directrices ». Assurez-vous notamment que chacun de vos membres aient saisi ce qui est attendu d’eux et établissez des délais.

Discutez la façon dont votre équipe sera amenée à communiquer. De même, selon ce dernier article, «  Il est fortement recommandé d’être équipé d’un outil tel qu’un ATS afin de gérer votre recrutement de manière optimale ». Cegid Digitalrecruiters représente en ce sens un réel avantage afin de gérer vos candidatures dans le cadre d’un travail collaboratif.

Aussi, pensez à offrir une formation aux membres de votre équipe en présentant les pratiques stratégiques. Veillez à expliquer les diverses étapes du recrutement et «  à quel moment les collaborateurs interviendront, les objectifs de chacun des entretiens, etc. » En outre, exploitez les bons outils tels que les logiciels de recrutement faciles à utiliser.

Un outil de recrutement présente des fonctionnalités spécifiques dont votre équipe peut avoir besoin. Ainsi, partagez plus facilement les informations relatives au profil du candidat avec les membres de votre équipe, envoyez vos emails automatiquement concernant les prises de rdvs pour un entretien…

Vous pouvez aussi utiliser « le système d’évaluation en étoile pour qualifier vos candidats » et associer « des documents aux profils des candidats (CV, lettre de motivation, etc.) »

Le collaboratif en entreprise, perception, enjeux et pratiques étude openmonkfé game changers et ipsos
Un impact largement positif percu, en particulier sur le partage des connaissances et la productivité
Source : ipsos.com

Avantages du travail collaboratif dans le secteur du recrutement

Le recrutement collaboratif permet de rendre la sélection meilleure. En effet, puisque vous avez davantage d’éléments dans votre démarche de recrutement, vous aurez une «  vision plus large sur les compétences sur le candidat. Cela vous permettra de choisir les candidats les plus compétents […] ». De plus, vous pouvez améliorer l’expérience candidat, et on sait combien cela est important !

 L’expérience candidat influe sur votre marque employeur (le candidat peut parler positivement de votre entreprise à son entourage, comme cela peut être l’inverse si son expérience est mauvaise). Le fait de présenter des candidats à ceux qui seront peut-être leurs futurs managers peut fortement améliorer leur expérience et cela valorise votre «  excellente culture d’entreprise collaborative ».

De même, vos collaborateurs peuvent se sentir valorisés s’ils sentent qu’ils ont la possibilité de choisir leurs potentiels futurs collègues. «  En conséquence, ils seront plus engagés, motivés et productifs. » En outre, ce modèle de recrutement est important par rapport à la «  création d’une culture d’entreprise plus ouverte, transparente et collaborative. » (Valentin Konrad, Appvizer).

En conclusion de cet article, rappelons que le travail coopératif serait davantage axé sur la division des tâches, même si tout le monde travaille sur un même sujet. Le travail collaboratif comprend, par définition, davantage de « collaboration » sans division formelle des tâches. On parlerait notamment de « travail collaboratif » dans le secteur du recrutement, ou de « recrutement collaboratif ».

Ce dernier peut représenter de nombreux avantages, aussi bien pour l’entreprise (avec, notamment, une culture d’entreprise valorisée) et son processus de recrutement, que pour les candidats (avec une meilleure expérience candidat) et les salariés eux-mêmes (davantage valorisés).

 

Guide pratique : Comment réussir l’Onboarding digital ?

Après les premiers jours et la découverte de son nouvel environnement professionnel, comment savoir si votre nouvelle recrue s’est bien intégrée ?

Télécharger

 

Crédit photos : Pixabay

Donner votre avis

En commentant, vous acceptez notre politique de confidentialité

À propos de l'auteur

Dalale Belhout

Directrice au sein de la Fondation FACE (Fondation Agir Contre l'Exclusion), Dalale dirige le Club des entreprises socialement engagées de Seine-Saint-Denis et sensibilise acteurs privés et publics aux enjeux de recrutement inclusif et de diversité en entreprise. Ancienne Head of Content chez DigitalRecruiters, elle est aujourd'hui ambassadrice du Lab'DR, une communauté d'experts qui partage réflexions et bonnes pratiques sur le blog. Dalale est par ailleurs co-auteur de plusieurs ouvrages dédiés au digital appliqué aux RH, à la marque employeur et au recrutement responsable et éthique, sujets sur lesquels elle intervient régulièrement en tant que conférencière.