Selon une enquête « Adult Education Survey » de l’Insee, 54% des salariés issus d’entreprises de 50 à 249 salariés ont accès à la formation professionnelle, contre 35% seulement pour ceux issus d’entreprises de moins de 10 salariés.
La formation est un outil phare des ressources humaines. Souvent représentée par le montant qu’une entreprise y investit en pourcentage de la masse salariale, elle permet de répondre à de multiples problématiques en entreprise, et peut même être un argument en recrutement.
De la simple formation interne, presque informelle, aux organismes certifiants, en passant par des formations d’une journée à plusieurs mois, en présentiel ou à distance, il y en a pour tous les goûts ! Explorons les différents cas de figure où la formation peut s’avérer pertinente.
Faire monter en compétences ses salariés
Selon une enquête CEGOS 2016, 92% des salariés estiment que la formation est un levier de compétitivité pour l’entreprise !
Il s’agit du cas le plus évident : la formation est un outil incontournable dans le développement des compétences des salariés. De nombreux organismes proposent des formations en tout genre, des plus générales, aux plus spécialisées et techniques. Le challenge numéro 1 de tout chargé de formation est de pouvoir évaluer la qualité des prestations de chaque organisme pour ajuster au mieux les choix qui sont réalisés.
Pour cela, il est bien sûr très important d’opérer un suivi auprès des salariés formés, pour connaître à minima leur satisfaction vis-à-vis des formations en entreprise. L’idéal reste cependant de pouvoir suivre des indicateurs de performance en relation avec la formation : par exemple, si la formation concerne la relation client, il peut être pertinent de comparer le taux de satisfaction client avant et après la formation, au niveau des salariés concernés.
Un domaine en pleine évolution juridique : suivez le rythme !
60% des DRH-DF estiment que les réformes de la formation professionnelle ont eu pour effet de développer la formation interne !
La formation n’a cessé d’être retravaillée au niveau de la loi ces dernières années par les différents gouvernements s’étant succédés. En 2014, la loi avait été modifiée pour créer le fameux « Compte Personnel de Formation » (CPF), compte qui permet à chaque salarié de pouvoir cumuler des crédits d’heures en travaillant, pour ensuite les utiliser et choisir en autonomie ses propres formations en entreprise. En 2016, la loi relative à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels (Loi Travail) avait créé le Compte Personnel d’Activité (CPA), réunissant le CPF avec d’autres comptes (C2P, et CEC). Certaines règles avaient notamment été assouplies concernant les parcours de formation, l’alternance, ou encore la VAE.
La dernière actualité de la formation professionnelle est très récente : le 1er août 2018, le parlement adopte le projet de loi sur la « liberté de choisir son avenir professionnel ». Plusieurs changements interviennent sur la formation professionnelle, comme la modification du CPF : celui-ci ne sera plus crédité en heures, mais en euros, à raison de 500 euros par an, avec un plafond de 5000€. Le CIF (congé individuel de formation) a été supprimé pour un autre dispositif intégré au CPF. Le panel de formations éligibles a également été élargi, et les critères de qualité seront désormais définis par décret. Enfin, les cotisations de formations en entreprise seront désormais collectées par l’URSAFF, et non plus par les OPCA.
Favoriser la mobilité et l’employabilité des salariés
76% des salariés français estiment que les acquis des formations en entreprise suivies au cours de l’année contribueront à leur évolution professionnelle.
Une formation peut être préalable à un nouveau poste, et donc ainsi favoriser la mobilité des salariés. Par exemple, cela peut être utilisé pour permettre l’accessibilité d’une promotion à un collaborateur pour un poste de manager. Ainsi, la promotion permet de trouver tout de suite un candidat familier à l’entreprise, et d’ouvrir un recrutement externe sur l’ancien poste occupé par le collaborateur. Le poste sera donc moins difficile à pourvoir, en termes d’adéquation profil/candidat. L’autre usage peut être pour une mobilité plus horizontale, avec un salarié voulant se reconvertir dans un autre domaine, par exemple. Dans ce cas de figure précis, une formation, souvent longue de plusieurs mois, sera nécessaire pour permettre la reconversion de la personne.
Favoriser l’employabilité des salariés
89% des salariés estiment que la formation est un atout pour rester dans l’emploi !
La crise de 2008 a permis de tirer une leçon sur les trajectoires professionnelles des salariés, avec notamment l’augmentation du nombre de plans de licenciements collectifs : il est indispensable qu’une entreprise intègre un volet formation dans sa politique de responsabilité sociétale, dans le but de maintenir l’employabilité des personnes. En plus d’être une profonde marque de respect et d’éthique envers les salariés, cela ne peut que contribuer à développer la marque employeur, et ainsi rendre la société plus attractive aux yeux des candidats.
Accompagner un changement organisationnel, même simple
69% des salariés déclarent être accompagnés avant la formation par leur manager, et 65% après !
Les entreprises ne cessent de se transformer, et les RH doivent souvent accompagner ce changement. Celui-ci repose généralement sur deux grands piliers : communication et anticipation. Un des moyens permettant de combiner ces deux actions est de mettre en place des séances de formation : les salariés peuvent recevoir des informations en entreprise sur le changement en cours, sur les nouveautés, les nouvelles compétences qu’ils devront acquérir, et ils peuvent également s’exprimer dans un moment privilégié, hors du quotidien de travail. La formation est d’ailleurs souvent utilisée lorsqu’un nouvel outil informatique est implémenté dans l’environnement professionnel.
Ainsi, la valeur ajoutée d’une bonne formation, dans cette situation, sera de pouvoir intégrer les à-côtés du travail qui changeront, et non de se concentrer uniquement sur les aspects purement techniques de l’outil. Bien sûr, il faut néanmoins garder à l’esprit que la formation ne doit pas être le seul moyen à utiliser en cas d’accompagnement au changement.
Accueillir un nouveau salarié : la formation-intégration
Selon une étude Mercuri Urval, 65% des entreprises n’ont pas de processus d’intégration !
Certaines entreprises, souvent importantes en termes d’effectifs, proposent des formations à l’entrée pour leurs nouveaux arrivants. Véritable moyen d’intégration, elle permet d’insuffler une réelle dynamique aux nouveaux recrutés, et de les habituer plus en douceur aux codes, la culture, ou encore à la philosophie de l’entreprise. Ces formations en entreprise, dites « d’intégration », sont quasi-exclusivement toujours réalisées en internes, et se concentrent généralement moins sur des aspects techniques que sur l’historique de l’entreprise, et ses ambitions.
La formation est un outil relativement puissant pour la fonction RH, utilisable dans bien des situations. Elle souffre cependant d’un défaut récurrent : celui d’être vue comme l’outil miracle, qui solutionnera tous les problèmes. Ainsi, pour limiter les erreurs de stratégie, il conviendra de regarder à deux fois l’utilité de son utilisation, notamment si les salariés n’ont pas l’occasion d’exploiter pleinement leurs apprentissages dans leur quotidien de travail par la suite. La formation permet de donner l’étincelle, le salarié doit ensuite pouvoir l’alimenter en combustible !
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