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Qu’est-ce que le management de transition ?

En l’espace de 4 ans, le management de transition a progressé de 117% en France (baromètre de la Fédération Nationale…

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En l’espace de 4 ans, le management de transition a progressé de 117% en France (baromètre de la Fédération Nationale du Management de Transition publié au  premier semestre 2019)

Le management de transition se développe en France depuis les années 2000. Tout d’abord assimilé principalement à la gestion de crise, le management de transition est devenu en quelques années un réel levier de performance en entreprise. Dans l’article suivant, découvrez ce qu’est le management de transition et le profil de ces managers particuliers, spécialistes de la gestion de crise, mais aussi de la direction d’importants projets de transformation. 

1) Le management de transition, un concept qui fait son chemin !

35% des missions de management de transition réalisées en France concernent des missions de transformation (enquête Interim Management Report 2019)

Le management de transition consiste à intégrer dans une organisation un ou une manager externe à l’entreprise, affecté à une mission stratégique et décisionnelle, pour une période donnée – généralement courte. D’après l’enquête publiée par Interim Management Report 2019, 43% des missions de management de transition durent entre 6 et 12 mois. Le manager de transition intervient généralement pour pallier une urgence ou pour accompagner un changement qui remet en question toute l’organisation de l’entreprise. Dans le cadre de la gestion de crise, le manager de transition peut intervenir spécifiquement pour limiter les effets économiques d’un événement extérieur impactant l’activité de l’entreprise : événement climatique, crise sanitaire majeure, changement d’ordre politique ou légal, etc.

Quels sont les types de missions attribuées au manager de transition ?

Parmi les missions du manager de transition, on retrouve : le remplacement provisoire d’un poste cadre en cours de recrutement (le “gap management”) afin d’assurer une continuité à l’activité de l’entreprise ; la gestion de crise, le redressement d’une entreprise, l’accompagnement d’une transformation majeure (réorganisation, fusion-acquisition, transformation digitale ou des projets stratégiques comme l’amélioration de la performance ou encore le déploiement d’une entreprise à l’international.

Le management de transition, pour agir au pied levé !

Le management de transition est réactif et efficace. Il permet d’affecter en quelques jours seulement un expert opérationnel dévoué à une mission stratégique qui accompagne un changement majeur dans l’entreprise sans mobiliser de ressources internes et peser à long terme sur la masse salariale. Le gap management (aussi appelé « management relais ») représente à lui seul 31% des missions, la gestion du changement représente quant à elle 24% des missions de transition réalisées en entreprise (baromètre de la Fédération Nationale du Management de transition du premier semestre 2019). Le management de transition concerne majoritairement le secteur de l’industrie (53% – chiffre du baromètre 2019 FnMT) et peut s’appliquer à toutes les fonctions cadres : RH, juridiques, exécutives, achats/supply chain, production, finance, marketing, systèmes d’information, etc.

Le management de transition s’adresse ainsi aussi bien aux petites et moyennes entreprises qu’aux grands groupes internationaux. D’après le baromètre du premier semestre 2019 publié par la FnMT,  les PME représentent 17% des missions de transition et les ETI 45%. Il se différencie du cadre intérim dans la mesure où le manager de transition a pour objectif de créer une rupture dans l’entreprise et d’ensuite mener à bien des changements, dans les modes de management, mais aussi dans le choix des outils utilisés par l’entreprise. 

Un manager de transition organise sa mission en trois étapes : tout d’abord, il fait un diagnostic de la situation et développe un plan d’action, ensuite il est présent pour toute la période d’activation du plan d’action et est garant de sa bonne application. Enfin, il est en charge de la mission de transformation ou de gestion de crise jusqu’à ce que les objectifs fixés soient atteints.

 

 

2) Qu’est-ce qui caractérise un manager de transition ?

D’après le baromètre FnMT du premier semestre 2019, les fonctions principales concernées par le management de transition sont les RH avec 18% des missions et la finance/secrétariat général avec 25% des missions.

Le manager de transition est un expert qui démontre sa capacité à mener différents projets jusqu’au bout. Un directeur d’entreprise qui a 20 ans de carrière dans la même entreprise ne peut pas nécessairement devenir manager de transition. Il doit démontrer sa capacité à gérer des projets ponctuels, apporter un regard nouveau ou prendre des virages à 180° pour optimiser la performance de l’entreprise. 

Sur des fonctions classiques, un manager de transition présente classiquement de nombreuses années d’expérience qui se comptent le plus souvent en décennies. D’après le baromètre FnMT du premier semestre 2019, 63% des managers de transition ont ainsi entre 50 et 59 ans et seulement 1% ont moins de 39 ans. On y retrouve des directeurs RH, des directeurs commerciaux, des directeurs généraux, des directeurs financiers, etc. À noter que sur certaines fonctions récentes ou de nouveaux métiers, il existe des managers de transition au profil moins expérimenté, avec moins de 10 ans d’expérience, mais qui présentent notamment des compétences spécifiques sur l’implémentation de nouvelles technologies. C’est le cas par exemple des profils experts de la stratégie digitale qui interviendront pour initier et piloter les transformations digitales des entreprises. Ainsi, de plus en plus de sociétés font appel à des experts pour implémenter de nouvelles solutions digitales, de gestion du personnel, mais également de pilotage de l’activité dans son ensemble. 

Par ailleurs, d’après le baromètre publié par la FnMT, seulement 26% des managers de transition sont des femmes, néanmoins grâce à un nombre important de femmes DRH devenues managers de transition, les chiffres sont en progression continue. 

Portrait robot du manager de transition
Portrait-robot du manager de transition – Source : www.wayden.fr

Le manager de transition est un vrai couteau suisse !

Ce qui caractérise particulièrement un manager de transition, c’est la multitude de soft skills dont il doit disposer pour mener à bien sa mission.

Fort de son expérience, il a un esprit analytique pour faire le point sur une situation en cours et proposer rapidement des solutions à mettre en place. 

Il est également une personne d’action, qui concrétise son analyse en un plan d’action efficace et rapide à déployer.

Il s’adapte à toute nouvelle entreprise en très peu de temps tout en ayant suffisamment d’autorité naturelle pour imposer ses décisions alors qu’il est extérieur à l’entreprise.

Il pose un regard neuf sur le fonctionnement et la culture d’entreprise de l’organisation qu’il accompagne pendant quelques mois.

Enfin, le ou la manager de transition est à l’écoute, communique ses idées, fédère ses collaborateurs et gagne leur confiance en peu de temps. Par ailleurs, ce profil particulier a accès à de nombreuses informations sensibles sur l’entreprise et doit savoir garder toutes ces informations confidentielles une fois sa mission terminée.

 

 

Qu’est-ce qui motive un manager de transition ?

Un manager de transition est motivé par le défi que représente sa mission sans avoir à envisager sa présence en entreprise à long terme. Il n’a pas d’objectif de promotion interne ni de développement de carrière dans l’entreprise si bien qu’il se concentre exclusivement sur sa mission et développe ses interactions autour de ses objectifs sans arrière-pensée politique. Le management de transition lui permet également de renforcer son expertise en multipliant les expériences dans différents domaines d’activité. 

D’après Fabrice Coudray, Managing Director Executive Search chez Robert Half, un manager de transition est en poste environ 70% de l’année. Il s’agit donc de profils qui ne sont pas motivés par la sécurité de l’emploi, mais plutôt par le goût du challenge ou par l’attrait de ne pas appartenir à une seule entreprise.

Le management de transition offre ainsi une réelle alternative à court terme pour optimiser la performance d’une entreprise ou faciliter son adaptation aux enjeux de transition actuels, et plus particulièrement ceux liés au numérique. 

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Crédit photo : Unsplash

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À propos de l'auteur

Dalale Belhout

Directrice au sein de la Fondation FACE (Fondation Agir Contre l'Exclusion), Dalale dirige le Club des entreprises socialement engagées de Seine-Saint-Denis et sensibilise acteurs privés et publics aux enjeux de recrutement inclusif et de diversité en entreprise. Ancienne Head of Content chez DigitalRecruiters, elle est aujourd'hui ambassadrice du Lab'DR, une communauté d'experts qui partage réflexions et bonnes pratiques sur le blog. Dalale est par ailleurs co-auteur de plusieurs ouvrages dédiés au digital appliqué aux RH, à la marque employeur et au recrutement responsable et éthique, sujets sur lesquels elle intervient régulièrement en tant que conférencière.