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Pourquoi les soft skills prennent-elles de plus en plus d’importance ?

Selon l’étude « le recrutement en 2017 », réalisée par RégionsJob, plus de 99% des recruteurs seraient inflexibles quant aux soft skills…

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Selon l’étude « le recrutement en 2017 », réalisée par RégionsJob, plus de 99% des recruteurs seraient inflexibles quant aux soft skills des candidats, chiffre qui chute à 45% sur l’exigence liée au diplôme !

Le terme « soft skills » se traduit par « compétences comportementales » ou « savoir-être ». Ces compétences sont les qualités humaines et relationnelles acquises de façon informelle et propres à la personnalité de chaque individu. Les soft skills s’opposent directement aux « hard skills », les compétences issues d’un apprentissage technique en cursus scolaire ou en milieu professionnel (le savoir-faire). En 1918, une étude de Charles Riborg Mann (Fondation Carnegie) avait révélé que ces compétences comptaient pour 85% des réussites professionnelles, pourtant le système éducatif avait continué de privilégier l’enseignement technique.

Désormais, l’importance des soft skills en milieu professionnel ne fait plus aucun doute. L’autonomie, la rigueur, l’engagement, la communication, l’esprit d’équipe, le dynamisme, la prise de décision, la confiance, la gestion du stress, etc., font partie des compétences recherchées chez les candidats, qui détermineront la réussite d’un projet ou d’une activité. Pourquoi les soft skills prennent-elles de plus en plus d’importance en entreprise ? Éléments de réponse dans cet article.

Les soft skills, un investissement pour l’avenir

Selon une étude de Dell réalisée conjointement avec l’Institut du futur, la capacité à acquérir un nouveau savoir vaudra plus que le savoir déjà appris !

S’adapter à la robotisation

Le monde du travail est en pleine mutation. Il s’ouvre de plus en plus à l’automatisation et à la robotisation qui remettent en question la place de l’humain en entreprise. Comment se préparer à un monde dont 42% des métiers actuels vont disparaître d’ici 20 ans d’après une étude d’Oxford sur le futur de l’emploi ? Comment faciliter cette transition ? Comment se réinventer ? Les soft skills pourraient bien apporter quelques éléments de réponse. En effet, alors que les robots vont prendre le relais des tâches techniques et répétitives, les Hommes vont devoir affirmer leur intelligence émotionnelle et miser sur les compétences qui manqueront aux robots pour trouver leur place en milieu professionnel. La prise de décision, l’anticipation ou encore l’intuition sont des compétences qui se révèleront indispensables dans les années à venir.

D’autre part, les soft skills ne connaissent pas l’obsolescence. Les processus de fabrication se complexifient depuis des milliers d’années, les compétences techniques sont revues et corrigées en fonction des besoins, formation après formation. Maintenir un niveau élevé de compétences techniques implique un investissement en temps et en argent afin de toujours rester à la pointe de la technologie. À l’inverse, les soft skills d’aujourd’hui, à savoir le travail en équipe, la capacité à bien communiquer, l’adaptation à un nouvel environnement seront toujours recherchées demain. En outre, développer la maîtrise des soft skills en entreprise revient à investir sur des compétences dont l’entreprise aura toujours besoin demain.

Les soft skills, un besoin culturel

L’étude « CEO Success » publiée en 2016 par PwC révèle que les licenciements de dirigeants pour manquement à l’éthique, à travers le monde, ont augmenté de 36% entre les périodes 2007-2011 et 2012-2016 !

Lever les obstacles culturels

Avec l’internationalisation des marchés, le monde du travail se modifie également sur le plan culturel. Il est important de savoir travailler avec des personnes qui parlent une autre langue et qui pensent différemment. Nous sommes de plus en plus confrontés à la différence en entreprise. Les soft skills permettent de dépasser les obstacles culturels et favorisent cette collaboration internationale. C’est grâce à l’empathie, à l’optimisme, à la prise de recul, ou encore à la communication, que les différents acteurs de l’entreprise vont pouvoir œuvrer ensemble vers un but commun, ce qui profitera inévitablement à l’entreprise.

De plus, pour qu’une entreprise soit profitable, elle ne doit pas simplement produire et vendre. Elle doit répondre aux attentes des consommateurs actuels, en attente d’entreprise responsable. Que ce soit vis-à-vis de la condition humaine au travail, de l’environnement, de la santé, il y a une prise de conscience globale des conséquences des actions de l’Homme sur la planète et les consommateurs attendent des solutions durables. Dans ce contexte, les soft skills sont indispensables. En recrutant des salariés qui ont le sens de l’éthique, qui ont assimilé des valeurs positives, qui peuvent anticiper les conséquences d’un mauvais choix pour l’entreprise, il sera plus facile d’instaurer un climat de confiance avec les consommateurs.

Les soft skills, un moyen de faire la différence

D’après une étude publiée par Robert Half en 2016, « 52% des DRH interrogés accordent autant d’importance, voire davantage, aux soft skills qu’aux hard skills ! »

Affiner le recrutement

En évoluant dans le marché hyper concurrentiel actuel, les entreprises sont confrontées à la difficulté de se distinguer les unes des autres. Le consommateur se retrouve face à des produits équivalents en termes de prix et de qualité, ainsi, le service proposé par l’entreprise devient déterminant dans sa prise de décision. Dans ce contexte, il est important de recruter des employés qui auront le sens de l’écoute, qui seront agréables et sauront gérer des situations conflictuelles afin de fournir un service différenciant de par sa qualité. Des effectifs formés à la mise en application des soft skills en milieu professionnel contribueront à renvoyer une image positive de l’entreprise et lui garantiront une meilleure compétitivité.

Enfin, les soft skills permettent aux recruteurs de filtrer leur recherche de candidats. Il y a de plus en plus de diplômés sur le marché de l’emploi et en fonction des écoles, les compétences techniques développées sont sensiblement équivalentes. La différence entre les candidats se fera donc au niveau des softs skills : une personne capable de travailler en équipe sera un atout pour les projets collaboratifs, un employé autonome nécessitera moins de supervision, tandis qu’un salarié organisé permettra d’optimiser la charge de travail. Il est donc important de définir aussi bien les compétences techniques que les compétences comportementales quand un recruteur se met en quête de la perle rare.

Dans une récente étude réalisée par l’EDHEC sur les soft skills, quarante entreprises avaient révélé que la majorité des ruptures de contrats en période d’essai résultaient d’un défaut au niveau des compétences comportementales et non des compétences techniques de leurs collaborateurs !

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À propos de l'auteur

Dalale Belhout

Directrice au sein de la Fondation FACE (Fondation Agir Contre l'Exclusion), Dalale dirige le Club des entreprises socialement engagées de Seine-Saint-Denis et sensibilise acteurs privés et publics aux enjeux de recrutement inclusif et de diversité en entreprise. Ancienne Head of Content chez DigitalRecruiters, elle est aujourd'hui ambassadrice du Lab'DR, une communauté d'experts qui partage réflexions et bonnes pratiques sur le blog. Dalale est par ailleurs co-auteur de plusieurs ouvrages dédiés au digital appliqué aux RH, à la marque employeur et au recrutement responsable et éthique, sujets sur lesquels elle intervient régulièrement en tant que conférencière.