Bien être et motivation au travail

La reconnaissance au travail : un besoin vital ?

7 salariés sur 10 considèrent souffrir d’un manque de reconnaissance au travail et 54 % se disent insatisfaits des politiques…

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7 salariés sur 10 considèrent souffrir d’un manque de reconnaissance au travail et 54 % se disent insatisfaits des politiques de considération proposées en interne. Ces deux chiffres soulignent à quel point la notion de reconnaissance joue un rôle essentiel dans toute entreprise. La reconnaissance est un vrai levier de performance, car elle impacte le comportement des travailleurs : leur envie, leur motivation et leur volonté de bien faire. Négliger la reconnaissance de vos équipes, c’est prendre le risque de fragiliser le lien social, et de mettre la fidélisation de vos talents en danger. C’est donc un besoin très important qui ne coûte pas beaucoup, et qui peut rapporter gros si les choses sont faites avec authenticité et humanité. Explications.

Qu’est-ce que la reconnaissance au travail ?

Nous avons tous besoin de reconnaissance. Un sourire, une poignée de main, un simple « merci »… c’est un moyen normal de remettre l’humain au cœur de l’entreprise. La reconnaissance au travail passe ainsi par la valorisation du travail effectué. L’employeur reconnaît que ses collaborateurs ont fait du bon travail et participe ainsi à créer un climat de confiance. En général, il existe deux moments clés où la reconnaissance est attendue :

  • Après un effort intense : c’est le cas lorsqu’un salarié s’est investi sans compter pour travailler sur un projet, produire un livrable dans les temps impartis malgré de fortes contraintes, ou a contribué à l’exécution d’un travail de grande qualité, indépendamment des résultats obtenus.
  • Après une victoire : signature d’un nouveau contrat, gain d’un appel d’offres, satisfaction des clients, lancement d’un produit, ventes en hausse, production sans incident… ce sont autant de moments où l’entreprise reconnaît que le travail mis en place a porté ses fruits. Les résultats attendus ont été atteints et c’est le moment de matérialiser la reconnaissance du travail.

Comment reconnaître le travail de vos équipes sans faire d’erreurs ?

Parfois, on veut bien faire et le résultat est alors pire que si vous n’aviez rien fait. En matière de reconnaissance, on marche souvent sur les œufs et pour cause : l’humain est susceptible, il se compare et a aussi des attentes. Pour faire passer les bons messages et ne pas rendre votre reconnaissance contreproductive, il est important de prendre le temps de bien contextualiser votre démarche. Une étude publiée dans la revue Harvard Business Review met clairement en avant les liens entre reconnaissance et motivation. Elle suggère ainsi trois grands facilitateurs pour optimiser la transmission des bons messages.

Le timing, pour trouver le bon moment et avoir le plus d’impact

Le timing, pour trouver le bon moment et avoir le plus d'impact

Pour les employés dont le travail quotidien est devenu de plus en plus stressant et imprévisible au cours de la pandémie, la reconnaissance quotidienne de l’impact de leur travail pourrait bien être efficace, tandis que dans d’autres environnements, le retour d’information quotidien pourrait commencer à sembler forcé ou répétitif. Ainsi, une note de remerciement envoyée au début d’un nouveau trimestre ou un retour positif à la fin d’un projet important arrivent au bon moment, c’est-à-dire quand les personnes concernées en ont le plus besoin.

La manière de faire, pour ne pas froisser ou blesser

Si le feedback en privé est approprié dans certaines situations, la reconnaissance publique a souvent beaucoup plus d’impact et ne motive pas uniquement la personne en question, mais aussi l’ensemble de son équipe.

Toutefois, il est important de tenir compte de l’état d’esprit de vos collaborateurs et de votre culture d’entreprise afin d’adapter votre communication. Ainsi, si certaines études ont montré que lorsque des signes de reconnaissance sont remis publiquement, les chercheurs ont constaté que les performances ont augmenté pour tous les membres de leur groupe, d’autres études soulignent aussi qu’ils peuvent entraîner une comparaison sociale négative pour les non-récipiendaires. 

Les détails comptent (vraiment)

Pour que vos interventions soient bien accueillies, il est important de prêter attention aux détails. Si vous restez trop vague, si vous récitez un texte générique, ou si vous ne faites que passer en revue le parcours professionnel d’une personne, l’impact sera moindre qu’un effort réellement personnalisé. Ainsi, une lettre d’appréciation signée à la main par un manager et envoyée au domicile des employés a plus d’impact qu’un e-mail générique, même si cette pratique a pratiquement disparu aujourd’hui, elle peut s’avérer disruptive et efficace à l’heure du tout numérique. Une autre étude a révélé que les employés étaient nettement plus productifs après avoir reçu un cadeau physique et non monétaire que lorsqu’ils recevaient de petits cadeaux financiers. Les employés se sentaient plus valorisés lorsqu’ils pouvaient constater que leur employeur avait pris le temps et l’effort de choisir, d’acheter et d’emballer le cadeau, et ils augmentaient donc leurs propres efforts en retour.

Les leviers de reconnaissance au travail

La manière de reconnaître les actions de ses collaborateurs dépend de chaque entreprise et de sa manière de fonctionner. Dans certains cas, c’est le manager de proximité qui prend l’initiative, dans d’autres cas, cela peut être un directeur, voire le PDG lui-même. Dans tous les cas, il existe 6 grands leviers susceptibles de reconnaître la valeur du travail accompli :

Les mots

Il s’agit du signe le plus évident de la reconnaissance du travail. Un remerciement, des encouragements, des félicitations… au quotidien, ce sont des petits détails qui comptent et qui motivent à s’investir un peu plus. Choisir les bons mots et prendre le temps de les exprimer avec la manière renforce cette connexion émotionnelle avec son entreprise.

Les actes

Le but est de faire quelque chose qui fera plaisir à la personne concernée. Cela peut être le fait de confier une mission spécifique à un collaborateur, lui faire prendre part à un projet qui pourrait l’intéresser, le responsabiliser davantage ou le conforter dans sa fonction.

Les récompenses (financières ou non)

Un repas d’équipe, une soirée en petit comité, un événement corporate, une invitation à un concert ou à un grand match sportif… ces gestes sont autant d’occasions de valoriser les bonnes personnes. Vous pouvez aussi offrir des abonnements pour des services utiles (streaming, cours de fitness ou de cuisine, formations en ligne, etc.). Bien entendu, la rémunération et ses avantages annexes (augmentation, prime de résultats, bonus de fin d’année, etc.) sont également des leviers essentiels pour motiver les équipes.

Les leviers de reconnaissance au travail

Les rituels

C’est une petite habitude qui vient récompenser vos équipes. Cela peut être un vendredi après-midi de congés offert, un repas au restaurant ou une soirée après une victoire particulière ou la fin d’un projet. Ce sont des petites actions qui viennent ajouter du piquant dans le quotidien et qui marquent les esprits.

L’investissement personnel

Ici, on se situe davantage dans la création d’une relation privilégiée entre les personnes à récompenser et leur manager ou directeur. Ainsi, le manager peut passer davantage de temps en tête-à-tête avec chaque membre de son équipe pour un déjeuner, un café, un afterwork, une partie de tennis, etc. Le but est de passer du temps de qualité qui peut être sur ou en dehors des horaires habituels de travail.

La valorisation auprès de tiers

Pour que votre équipe se sente reconnue, il faut que l’entreprise le sache. Ainsi, vous pouvez veiller à ce que vos meilleurs talents soient identifiables par vos collègues, partenaires, clients ou directeurs. Pourquoi ne pas inviter votre collègue méritant à faire une présentation en comité de direction ou le faire rencontrer un client prestigieux ou un fournisseur important par exemple ?

Bien gérée, la reconnaissance au travail peut faire beaucoup. Elle humanise l’entreprise, ancre ses valeurs dans la réalité et crée une ambiance de travail positive. En ce sens, elle joue aussi un rôle en matière de marque employeur en vous préservant du désengagement et de la frustration qui peuvent parfois s’exprimer sur les réseaux sociaux et être visibles de la part des futurs candidats.

Crédit photo :  Unsplash

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À propos de l'auteur

Dalale Belhout

Directrice au sein de la Fondation FACE (Fondation Agir Contre l'Exclusion), Dalale dirige le Club des entreprises socialement engagées de Seine-Saint-Denis et sensibilise acteurs privés et publics aux enjeux de recrutement inclusif et de diversité en entreprise. Ancienne Head of Content chez DigitalRecruiters, elle est aujourd'hui ambassadrice du Lab'DR, une communauté d'experts qui partage réflexions et bonnes pratiques sur le blog. Dalale est par ailleurs co-auteur de plusieurs ouvrages dédiés au digital appliqué aux RH, à la marque employeur et au recrutement responsable et éthique, sujets sur lesquels elle intervient régulièrement en tant que conférencière.