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Quelle mobilité professionnelle pour les cadres en 2019 ?

Selon une enquête Cadremploi 2019, 36% des cadres se disent ouverts aux opportunités ! Ces dernières années ont été riches en…

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Selon une enquête Cadremploi 2019, 36% des cadres se disent ouverts aux opportunités !

Ces dernières années ont été riches en rebondissements concernant la mobilité professionnelle. Ces récents événements, conjugués à un contexte global de mutation du marché du travail affectent logiquement les mobilités professionnelles, et tout particulièrement celles des 5 millions de cadres français.

Dans cet article, faisons le point sur la mobilité des cadres en 2019.

1)     Un contexte de réformes favorisant la mobilité : petit rappel des faits

55% des cadres estiment que la formation professionnelle n’est pas adaptée à l’évolution des compétences recherchées par les entreprises.

Les champs de la formation professionnelle, et plus globalement de la mobilité professionnelle sont impactées par les réformes récentes

Souvenez-vous, il n’y a pas si longtemps que cela, plusieurs réformes ont été menées pour favoriser la mobilité des salariés en général. Nous pouvons estimer, entre autres, que cette vague a commencé avec la loi été initiée par la loi Travail en 2016, même si la mobilité était loin d’être son sujet principal. Nous trouvions alors des mesures sur la formation, et plus globalement les possibilités de parcours professionnels. Les ordonnances Macron ont-elles aussi participé à ce renforcement, avec par exemple, l’élargissement de l’accès au congé mobilité pour les entreprises de 300 salariés et plus.

En 2019, la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel vient renforcer considérablement la volonté de créer un marché plus dynamique, et donc de favoriser la mobilité. Plusieurs domaines y sont traités, notamment la réforme de la formation professionnelle. Ces récents événements s’inscrivent dans une vision, à plus long-terme, d’un marché des compétences pour les salariés, et non plus des métiers. Qu’en-est-il donc, de la concordance entre ce contexte global et la mobilité réelle des salariés, et en particulier des cadres ?

2)     Les cadres tirent bénéfice des créations d’emploi

70% des cadres interrogés se déclarent optimiste pour le marché de l’emploi spécifique aux cadres.

La dynamique du marché des cadres est très positive en 2019, renforçant ainsi la guerre des talents qui en découle

La première question à se poser est l’importance de la mobilité. Les cadres ont-ils, où vont-ils, être davantage dynamiques sur le marché du travail en 2019 ?

Selon le 18e baromètre de Cadremploi, traitant les données de l’Insee, la création d’emploi a diminué de plus de la moitié en 2018, par rapport à 2017. Pourtant, si l’on regarde du côté des cadres, la création nette de postes n’a jamais été aussi haute depuis ces 4 dernières années : 73 400 postes créés en 2018, contre 28 800 en 2015. Au total, 266 400 recrutements de cadres ont été effectués en 2018. Leur taux de chômage reste également très bas : 3.4%.

Au niveau purement quantitatif, les cadres semblent donc dans une bonne dynamique sur le marché de l’emploi, ce qui se traduit par leur optimisme majoritaire pour leur emploi actuel, ou sur leur marché sectoriel. Ils sont en revanche moins optimistes sur le marché de l’emploi en général (48%, en baisse depuis 2018) et sur le contexte économique et social du pays (37%, en baisse depuis 2018).

Avec des chiffres aussi vertueux, la mobilité des cadres ne pourra être que positive en 2019. L’autre versant de ces données montre aussi que la tension des métiers va également s’accroître. Si l’on parlait déjà de « guerre des talents » bien avant 2019, celle-ci va sûrement s’intensifier cette année. Le rapport de force s’inversant, il sera donc impératif de travailler sa marque employeur pour les entreprises, afin d’attirer et de fidéliser toujours au mieux cette population.

3)     Ce que veulent les cadres en 2019

23% des cadres se sentent indifférents vis-à-vis de leur employeur.

Les cadres accordent davantage d’importance à leur cadre de travail au détriment de la rémunération, même si celle-ci reste majoritaire dans les attentes quant à la mobilité

Parmi les cadres interrogés, seuls un tiers souhaitent rester dans leur emploi actuel. La grande majorité, donc, souhaiterait évoluer via une mobilité professionnelle.

L’évolution la plus significative s’observe au niveau des cadres à l’écoute des opportunités, avec une baisse de 10% par rapport aux autres années. En revanche, 12% des cadres souhaiteraient opter pour une activité en totale autonomie (indépendance ou création de sa propre entreprise), avec une augmentation significative des cadres souhaitant devenir auto-entrepreneur, ou indépendant. Enfin, on observe également une augmentation des cadres souhaitant de changer d’activité via une formation, même si la proportion reste faible par rapport à l’ensemble (8%).

En 2019, les cadres évoluent également dans leurs attentes quant à leur changement d’emploi. L’attente principale du changement reste la volonté d’une rémunération plus grande, mais elle diminue par rapport à 2018. En revanche, le souhait d’une meilleure ambiance, d’un temps de travail moins important, d’un lieu de travail plus proche et d’une meilleure équipe augmente depuis l’année précédente.

Plusieurs conclusions peuvent être déduites de ces données. On assiste tout d’abord à une dynamisation des souhaits des cadres : ceux qui, auparavant, étaient simplement ouverts aux opportunités, se sont transférés dans des souhaits de mobilité plus actifs : indépendance, et reconversion. La volonté de rupture avec la forme de travail « traditionnelle » se fait ressentir. Même si cette dernière reste majoritaire dans les souhaits des cadres, elle diminue légèrement en 2019.  Enfin, la volonté de meilleures conditions de travail est plus importante, même si elle reste minoritaire.

Globalement, les évolutions observées sont tout à fait cohérentes entre elles. Le marché du travail est dans une excellente perspective d’emploi pour les cadres, inversant ainsi un peu plus le rapport de force entre eux et les employeurs. Par conséquent, les cadres en ont conscience, et sont plus exigeants vis-à-vis de leurs futures opportunités.

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À propos de l'auteur

Dalale Belhout

Directrice au sein de la Fondation FACE (Fondation Agir Contre l'Exclusion), Dalale dirige le Club des entreprises socialement engagées de Seine-Saint-Denis et sensibilise acteurs privés et publics aux enjeux de recrutement inclusif et de diversité en entreprise. Ancienne Head of Content chez DigitalRecruiters, elle est aujourd'hui ambassadrice du Lab'DR, une communauté d'experts qui partage réflexions et bonnes pratiques sur le blog. Dalale est par ailleurs co-auteur de plusieurs ouvrages dédiés au digital appliqué aux RH, à la marque employeur et au recrutement responsable et éthique, sujets sur lesquels elle intervient régulièrement en tant que conférencière.