Selon une enquête RégionsJob 2016, 45,5% des candidats déclarent porter leur attention en priorité vers le salaire proposé dans une offre d’emploi !
Chaque année, plusieurs études de rémunérations dressent un portrait de l’emploi des différentes fonctions à travers le pays. Les résultats de 2018 sont encourageants : tout juste dix ans après une situation de crise économique, la France semble partie vers une transformation durable de son économie sur le long-terme, avec une croissance en hausse, plus stable. Plusieurs secteurs, encore récemment en difficulté, semblent revenir en course, comme le BTP par exemple, ou encore certaines filières industrielles. Mais alors, 2018 est-il si différent de 2017 ? Quelles sont les fonctions ayant les plus hauts niveaux de rémunération ?
Le Digital : un des leaders du salaire en 2018 !
D’après l’étude de rémunérations Page Group 2018, les salaires sont 10% à 20% plus élevés dans le digital par rapport aux autres fonctions !
Les compétences liées au digital sont rares sur le marché, les salaires s’en ressentent en conséquence L’année 2018, c’est toujours plus de digitalisation et de modernisation des entreprises. On retire le papier, on numérise et on sécurise. La stratégie digitale est devenue indispensable pour une entreprise. Par exemple, les métiers spécialisés dans l’expérience utilisateur deviennent notamment une cible privilégiée des chercheurs de talents cette année. Ainsi, les salaires dans cette fonction font presque tous l’objet d’une tendance à l’augmentation, peu importe le niveau ou le type de postes. En effet, la tendance des entreprises est de rechercher toujours plus de compétences spécifiques, et souvent rares sur le marché.
La polyvalence est également fortement demandée, les professionnels de cette fonction étant amenés à travailler avec de nombreux outils et interlocuteurs spécialisés. Ainsi, les potentiels candidats se font très rares, et évoluent donc sur une situation de marché inversé : ils sont en capacité d’exiger des hauts salaires. Ajoutons à cela que de nombreux professionnels travaillent en indépendance, ce qui rend leur rémunération généralement plus haute : pour un même poste, la rémunération d’un travailleur indépendant est en moyenne 30% plus élevée que celle d’un salarié en CDI. Le taux journalier moyen (TJM) est d’ailleurs en légère hausse par rapport à l’année dernière. Seuls les graphistes rencontrent une tendance à la baisse de leur salaire en 2018.
L’informatique : une évolution qui ne semble jamais s’arrêter
D’après l’étude de rémunération Hays 2018, 94% des contrats sont des CDI, et 69,1% des salariés ont un statut cadre, ce qui rend les conditions de travail très attractives.
La tendance observable depuis plusieurs années continue en 2018 : les embauches progressent et les salaires montent Ce n’est pas nouveau : le marché de l’informatique est, depuis de nombreuses années, porteur d’emplois et de salaires élevés. En lien avec la digitalisation croissante, cette tendance semble ne jamais s’arrêter : les entreprises continuent de vouloir recruter toujours plus de profils, ou de faire appels à des entreprises de service du numérique, qui, elles, recrutent en masse également.
Tous les profils sont très demandés, en particulier dans le domaine de la sécurité, où les salaires annuels bruts peuvent atteindre jusqu’à 6 chiffres pour les postes de chefs ou responsables. Les experts sont de plus en plus sollicités, que ce soit pour la partie R&D, Infrastructure, ou Digitale. Les professionnels en Business Intelligence poursuivent également leur ascension en entreprise, avec des salaires pouvant démarrer à 35K pour les jeunes diplômés, et 50K pour les responsables débutants. Au final, de plus en plus d’entreprises sont amenées à former elles-mêmes leurs candidats, pour faire face à cette demande croissante.
Finance et Comptabilité
Au cours des 12 derniers mois, 44% des directeurs administratifs et financiers ont recruté en comptabilité, et 30% ont recruté en contrôle de gestion.
En 2018, moins de technique et plus de savoir-être Le marché de l’emploi des financiers se dynamise en 2018, dû à la progressive digitalisation de la profession qui s’accélère, ainsi qu’à une rationalisation des coûts toujours plus importante. Encore une fois, la rareté des compétences dans ce domaine place les candidats en situation de force, accentuant leurs exigences et leur mobilité. Du côté des profils recherchés, les entreprises souhaitent des professionnels moins « techniciens », mais avec davantage de compétences comportementales, et interpersonnelles. Ils doivent être capable d’anticiper, d’innover, ainsi que de travailler en agilité.
La compétence technique n’est plus un critère rédhibitoire : une bonne connaissance ERP peut être suffisante dans certains cas. En revanche, un fort vernis en systèmes d’informations est presque indispensable. Dans tous les cas, le savoir-être n’est plus un « nice to have », et devient ainsi fondamental. Concernant les recrutements, la comptabilité semble être l’un des domaines les plus porteurs d’emploi, suivi du contrôle de gestion. Il en va de même pour les augmentations de salaire. On observe néanmoins une légère tendance à laisser une part plus importante au variable. Les entreprises mettent en place des leviers de rétention des talents toujours plus grands, y compris dans certains postes de management (épargne salariale et stock-options).
Commercial : un regain spectaculaire depuis quelques années
48% des entreprises avaient prévu de recruter au moins un commercial en 2017.
Les entreprises investissent de nouveau massivement dans cette fonction La fonction commerciale connaît une évolution nette depuis quelques années qui se confirme en 2018. 60% des embauches de cadres concerneraient des commerciaux. Les secteurs concernés sont principalement l’industrie et les services, même si les autres profitent de cette embellie et investissent également dans cette fonction. Les tensions pour les postes sont généralement très élevées, plaçant les candidats en haut du rapport de négociation.
Certains experts restent très recherchés, comme les profils d’ingénieurs commerciaux, ou les business developer. Les conséquences s’en font ressentir : tous les postes de commerciaux, excepté dans la grande consommation, présentent des évolutions de salaires élevées. Les parts variables sont généralement à la hauteur d’un quart du salaire, et peuvent parfois monter jusqu’à la moitié. Elles s’adaptent néanmoins en fonction du type d’activité et des cycles de ventes : plus le cycle est long, plus la part de fixe est élevée.
Audit, Conseil en Stratégie & Organisation : des fonctions toujours très rémunératrices malgré une évolution plus frêle
Les offres d’emploi en Audit ont augmenté de 15% pendant le premier trimestre 2016.
Les salaires se stabilisent dans le secteur du conseil, excepté pour les professionnels de l‘Audit Le secteur du conseil est toujours très rémunérateur et amorce doucement une transformation en termes de prestations, suivant le mouvement général de digitalisation des entreprises. Par conséquent, les cabinets sont toujours à la recherche de plus de compétences liées à ce domaine. Toutes les filières semblent être concernées (Industrie, Retail, etc.). En revanche, les rémunérations semblent stagner en 2018, bien qu’elles soient toujours très élevées. Seuls les consultants en stratégie semblent profiter d’une tendance à la hausse. Cependant, cela reste bien différent pour l’audit, qui présente une bonne évolution des salaires, que ce soit dans les plus grands cabinets ou non. Dans tous les cas, les grilles de rémunération des cabinets se basent presque toujours sur la renommée des écoles et formations dont sont issus les candidats. Les parts variables, elles, restent toujours un élément important de rémunération sans devenir majoritaire.
Les fonctions les plus rémunératrices en 2018 restent en cohérence avec les tendances des années précédentes. L’un des fils rouges de ces fonctions est le digital : peu importe le poste visé, il est nécessaire que les professionnels aient tous a minima une sensibilité pour le digital, par exemple pour les métiers du conseil et de la finance. En revanche, il est normal de constater que cette exigence devient beaucoup plus importante pour les métiers spécialisés dans ce secteur. On notera sans surprise que les salaires les plus élevés coïncident presque toujours avec des tensions métiers fortes : plus les compétences sont rares sur le marché, plus les candidats sont en position de force pour négocier, et ainsi augmentent leurs prétentions salariales !
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