Selon un article paru dans « Le Parisien Étudiant », les stagiaires ont eu une gratification moyenne de 899 euros par mois en 2017, tous secteurs et tailles d’entreprises confondus en France !
Passage important dans la vie d’un futur salarié, le stage permet d’avoir un avant-goût du monde du travail. Il permet également à l’étudiant d’avoir une chance de s’y insérer directement si la structure d’accueil le recrute par la suite. Ce moment est d’autant plus important qu’il conditionne en grande partie le début de carrière d’un jeune diplômé ; les entreprises s’intéressant principalement à ses dernières expériences significatives.
Pour ces raisons, ce qui distingue un « bon stage » d’un « stage photocopie » se joue généralement au niveau des missions qui sont confiées par l’entreprise. Cependant cela ne doit en rien occulter la gratification liée au stage, élément important venant récompenser l’investissement du stagiaire.
Dans cet article, un point sur les aspects légaux et réglementaires concernant la gratification d’un stage selon les secteurs ainsi que sur les disparités qui peuvent exister entre les différents stagiaires.
Rémunération d’un stage : aspects légaux et principes de fonctionnement
Selon le Ministère de l’Éducation Nationale, moins de la moitié des stagiaires ont reçu une gratification en 2015 !
Une base légale et une certaine liberté pour les entreprises !
En 2018, la réglementation concernant la gratification des stages n’a pas subi de grands changements. En effet, elle reste facultative si le stagiaire est présent en entreprise moins de 44 jours, consécutifs ou non, ou bien s’il effectue un stage de moins de 308 heures.
Au-delà de ce temps de travail indiqué sur les conventions de stage, l’employeur est tenu de verser une gratification minimale fixée par le gouvernement. Cependant, celle-ci est susceptible d’évoluer à travers le temps, en fonction de l’inflation et de l’évolution des salaires. En outre, la gratification minimale que verse l’entreprise au stagiaire est directement indexée sur la valeur du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale.
Cette valeur, que l’on abrège régulièrement par « PASS », correspond à un indicateur référentiel permettant de calculer entre autres les cotisations salariales mais aussi les gratifications minimales pour les stages dont la durée dépasse un certain seuil. Comme la valeur change d’année en année, le gouvernement publie le nouveau montant au Journal Officiel dans le courant du mois de décembre.
Depuis au moins le début des années 2000, la gratification minimale n’a jamais cessé d’augmenter. Les stagiaires peuvent donc prétendre « gagner plus » au fil des années mais sans pour autant gagner en pouvoir d’achat. Cette valorisation, censée être indexée sur les salaires et les prix, augmente moins vite que ces derniers.
Néanmoins, il est question ici des gratifications dîtes « minimales ». Bien évidemment, les entreprises peuvent proposer un montant supérieur, ne serait-ce que pour se rendre davantage attractives. Pour cela, l’entreprise doit se référer à la branche professionnelle dont les conventions collectives déterminent les montants à verser aux stagiaires.
Autre point et non des moindres, seules les entreprises dites privées peuvent proposer plus que la gratification minimale. En effet, si un organisme public verse un montant supérieur, alors la convention de stage sera requalifiée en contrat de travail.
À combien peuvent prétendre les stagiaires ?
Selon une estimation non officielle, la France compterait environ 1,2 million de stagiaires par an !
Une gratification qui dépend du secteur ?
La gratification minimale des stagiaires a augmenté au 1er janvier 2018 ! Celle-ci correspond à présent à 15% du Plafond de la Sécurité Sociale pour atteindre un versement de 577,5 euros par mois si le stage débute au mois de janvier, et 525 euros si celui-ci démarre au mois de mars. Il s’agit ici de la principale information que nous pouvons tirer des évolutions réglementaires pour ce qui concerne la gratification. Par ailleurs, le Journal Officiel a publié le nouveau montant le 5 décembre 2017 en indiquant la valeur référentielle.
Cependant, nous pouvons nous intéresser aux secteurs de l’entreprise qui versent le plus d’argent à leurs stagiaires. Actuellement, il est encore trop tôt pour avoir des informations concernant 2018 mais nous pouvons nous baser sur les classements de 2017, ceux-ci étant relativement stables d’une année sur l’autre.
Alors que l’on pourrait penser que le secteur de l’informatique serait le plus rémunérateur, c’est bien le secteur juridique et réglementaire qui est le plus généreux avec ses stagiaires. Avec une gratification atteignant plus de 1800 euros en moyenne, les entreprises travaillant dans le droit arrivent en première position.
Loin derrière arrive le secteur des biens de consommation avec une moyenne de plus de 1400 euros. Cette moyenne n’empêche en rien des entreprises du secteur, comme par exemple Terrena, de verser plus de 2100 euros à ses stagiaires. Le classement continue avec respectivement la santé/chimie, l’informatique, le transport, l’aéronautique, le conseil, la banque, l’audit et le commerce de distribution.
Tous dépassent un montant moyen de 1100 euros, ce qui correspond à plus du double de la gratification minimale. Pour rappel, dans les organismes publics, la gratification de base ne peut être augmentée. On comprend donc tout de suite à quel point le secteur privé est attractif par rapport aux autres types d’organisations.
Gratifications : des disparités en fonction des filières
Selon un article du journal Le Monde, ce sont les stagiaires en licence professionnelle qui ont les gratifications les plus élevées, contrairement aux stagiaires de licence générale, bons derniers !
D’autres facteurs peuvent expliquer des écarts importants !
Le secteur de l’entreprise n’est pas le seul facteur pouvant expliquer l’écart entre les différentes gratifications. Nous retrouvons également le niveau d’études des stagiaires : un étudiant effectuant un stage de niveau Master 2 sera mieux payé qu’un autre étudiant en stage de Master 1, secteur et entreprise identiques. Généralement, les responsabilités confiées ne sont pas les mêmes et les entreprises prennent en compte la typologie du diplôme dans leur politique salariale.
D’autres facteurs interviennent dans la fixation de la rémunération d’un stagiaire sans pour autant être justifiés par les caractéristiques du poste. En effet, les enquêtes mettent également en avant la localisation géographique du stage. Ainsi, selon l’endroit où le stage sera effectué, la gratification peut fortement varier.
Paris, comme on pouvait l’imaginer, est la ville dans laquelle les stagiaires pourront prétendre à la meilleure gratification possible avec une moyenne se situant autour des 974 euros. À l’inverse, Bordeaux est en dernière position avec une gratification moyenne de 643 euros. Cependant, le classement peut fortement évoluer puisque des villes comme Toulouse, qui était en dernière position il y a encore quelques années, gagne des places régulièrement.
Nous pouvons expliquer ce phénomène par la concentration de sièges sociaux et son influence directe sur l’activité économique d’un bassin d’emploi, qui peut ainsi fortement varier d’une zone géographique à l’autre. Il est possible d’affirmer sans prendre de risques que la gratification minimale continuera d’augmenter. En effet, l’évolution de la gratification du stage a tendance à être positive avec le temps. Une revalorisation de la rémunération des stagiaires à la hauteur de l’inflation sera maintenue dans les années à venir selon les économistes. La nouvelle gratification minimale sera ainsi annoncée au mois de décembre 2018.
La gratification d’un stage varie en fonction du secteur d’activité, du niveau de diplôme, du contenu des missions, de l’entreprise d’accueil mais aussi de la zone géographique concernée ou encore de la durée de ce dernier. Ainsi, les stagiaires doivent apporter une attention particulière aux différentes modalités régissant leur relation avec l’entreprise d’accueil, celles-ci pouvant être propres à chaque société !
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