« Beaucoup moins de postes correspondant à mes critères de recherche – j’ai dû me résigner à accepter un poste qui ne me plaisait pas à 100 % et que je risque de quitter rapidement ».
Un témoignage très représentatif de l’impact de la crise sur les jeunes diplômés RH.
Les différentes formes de confinement n’auront pas épargné nos jeunes diplômés, soyons honnête une sorte de prudence s’est instaurée, au travers d’embauches soient frileuses, soient reportées, ou bien encore annulées.
La situation après enquête est claire, 2 profils se dessinent.
D’un côté ceux qui ont trouvé leur premier emploi juste avant la crise et qui de par la situation économique, deviennent frileux (qui pourrait leur en vouloir d’ailleurs) et n’osent plus changer de poste pour de nouvelles opportunités.
De l’autre ceux qui ont subi la crise de plein fouet avec la précarité du contrat trouvé (intérim ou smic).
Un constat assez dur qui explique la déception de ces jeunes profils envers leur formation une fois sur le marché du travail ( 25,9% sur 784 sondés).
Un bref état des lieux qui laisse songeur, mais qui doit nous motiver à favoriser le recrutement de nos jeunes diplômés, qui sont une véritable valeur ajoutée, l’avenir du métier.
Si notre dernière enquête RH était focus jeunes diplômés, ce n’était pas anodin, en qualité de professionnel RH, on ne peut pas rester passif face à cette situation, il est important pour nous de tenter de comprendre tous les tenants et aboutissants de cette recherche d’emplois en 2021.
Ces jeunes diplômés RH, qui sont-ils ?
À la suite de notre enquête, on peut parler d’une population jeune et majoritairement féminine, 75 % des participants sont des femmes, une réalité dans notre profession.
En ce qui concerne l’âge de ces derniers, l’enquête elle aussi est très révélatrice, les 18-25 ans représentent 50,5 % des sondés, les 26-30 ans 40 % et plus de 31 ans, bien souvent en reconversion 8,9 %.
Des statistiques encourageantes, la filière RH plaît, attire toujours autant et ça majoritairement post bac !
Prendre conscience qu’alternants, stagiaires, jeunes diplômés sont une véritable richesse.
Après prise de la température, on sait grâce à certains baromètres, tels que celui de l’Apec pour 2020 et 2021 que l’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi reste fragile.
Certes les promotions de 2018 ont tiré leur épingle du jeu juste avant la crise, mais c’est loin d’être le cas pour celles de 2019 qui restent encore en recherche d’emploi cette moitié d’année.
Et même si on peut voir la filière RH comme “peu concernées” par ces chiffres, avec pour 2020 des statistiques assez encourageantes.
41,8 % des diplômés ont trouvé leur premier emploi pendant leur formation. Ils ont pour la plupart été recrutés par les entreprises dans lesquelles ils effectuaient leur alternance ou leurs stages de fin d’étude.
À l’opposé, près de 10 % des sondés ont trouvé leur 1er emploi plus de 6 mois après la validation de leur diplôme.
Il faut comprendre qu’ils sont une véritable richesse ! Et qui dit junior, ne dit pas forcément novice !
Les jeunes diplômés sont issus majoritairement de l’alternance, ils ont reçu des formations de plus en plus complètes, sont encore dans une dynamique d’apprentissage, ils s’adapteront rapidement, voire quasi naturellement pour ceux qui ont déjà effectué leur alternance dans ses structures.
Ces nouveaux arrivants sont aussi un bon moyen de se tenir à la page, et potentiellement de réactualiser certaines pratiques, n’oublions pas que la génération Z est une génération en quête de challenge, dynamique, créative, elle peut être un atout pour les employeurs.
Sans partir dans le jeunisme, il est nécessaire de trouver le bon équilibre entre l’expérience des seniors et les jeunes diplômés.
On ne cessera jamais de le rappeler, les juniors d’aujourd’hui seront les seniors de demain !
Soutenir l’insertion des profils juniors, plus qu’un devoir, une responsabilité.
Un soutien évident et plus que nécessaire depuis cette crise sanitaire inattendue et totalement inédite !
« Les entreprises sont plus réticentes à l’idée d’embaucher de jeunes diplômés », « Catastrophe, les salaires sont à la baisse et il y a pas tant de postes que ça » , ou bien encore « Les 3/4 de mes processus de recrutement ont été stoppés. Mon choix a donc été limité (j’ai fini par prendre un CDD et non un CDI). » tels sont les témoignages issus de notre enquête fin 2020 .
Il est assez difficile de lire cela quand on fait partie d’une profession qui se veut “au cœur de l’humain ».
Ces retours sont un infime extrait de la souffrance psychologique de ces étudiants qui peinent à s’insérer sur le marché du travail.
Des profils juniors qui se retrouvent face à une pénurie d’opportunités, avec un déséquilibre offres / demandes incontestable.
Après une année de souffrances dues à la crise, nous ne pouvons pas laisser nos jeunes profils dans cette situation.
L’Etat a fait la part des choses en mettant en place des mesures d’accompagnement tant psychologiques que financières, à nous employeurs de faire notre part.
En cela, il est nécessaire de garder le lien, si l’embauche n’est pas possible pour tous, il nous faut garder l’esprit ouvert vers l’avenir, revoir nos processus d’intégration, notre expérience candidats, afin d’être le plus attractif possible le moment venu.
Mais pas uniquement, il nous faut revoir aussi nos outils et dispositifs, on ne peut pas offrir de CDI ? de CDD ? Il est peut- être temps de s’ouvrir à d’autres choses…
Il y a d’autres options, intégrer des intérimaires, des free-lances, des alternants, ou bien encore des stagiaires, autant d’opportunités permettant l’accès à une première expérience d’un côté et de l’autre l’accès à une main d’oeuvre à la gestion moins lourde administrativement, moins risquée et parfois même subventionnée…
Les jeunes diplômés certes mais aussi les alternants, stagiaires de notre profession.
Loin, très loin l’idée que soutenir la jeunesse est un luxe que toutes les entreprises ne peuvent pas s’offrir.
En effet l’État fait bien les choses, nous avons très peu, voire plus d’excuses pour pas intégrer des juniors dans nos équipes, qu’il s’agisse d’alternants ou bien encore de jeunes diplômés.
Soyez convaincus de leur valeur ajoutée, vous n’en serez que récompensé !
Entre la satisfaction de transmettre votre expérience, vision et expertise du métier, de former un.e futur.e collaborateur.trice qui aura réellement envie de vous aider à pérenniser votre société, qui de par son dynamisme sera source de nouvelles idées et le soutien financier de l’État, il n’y a vraiment pas à sourciller !
La crise économique aura eu ” l’avantage” de remettre les jeunes profils sur le devant de la scène du marché du travail, avec à la sortie de confinement différentes aides.
En ce qui concerne les jeunes diplômés (de moins de 26 ans) une aide à l’embauche de 4000€ maximum est versée pour tous CDI, CDI intérimaire ou CDD d’au minimum 3 mois.
Un coup de pouce qui touche aussi les alternants avec une aide à l’embauche allant de 5000€ (apprenti mineur) à 8000€ (apprenti entre 18-30ans), cette dernière selon l’âge de l’apprenti couvre alors 100%( – de 21 ans) à 80 % du salaire de ce dernier.
Alors ne laissons pas la situation se détériorer, nos jeunes Rh ont besoin de nous, apportons leur le soutien nécessaire en leur faisant confiance c’est le meilleur investissement sur l’avenir possible !
À propos de l’auteur invité :
Aziz Boustil, spécialiste du recrutement et de la chasse de tête, il a travaillé au sein du cabinet de recrutement Talent People avant de fonder HRcareers (un jobboard spécialisé dans les métiers RH) et FoxRH (cabinet de recrutement RH) avec son associée Laetitia Robert.
Un cabinet de recrutement spécialisé RH et Paie aux ambitions de rassembler un réseau RH fort, au travers d’un accompagnement, mais aussi au travers d’une communication de qualité autour du métier.
Ebook : Le recrutement, une responsabilité partagée !
Sans langue de bois, voici les situations fréquemment rencontrées et les pistes de solutions proposées.