Depuis quelques années, les certifications « best place to work » s’affichent telles des trophées sur les sites carrières de nombreuses entreprises. Distribuées par l’Institut Great Place to Work®, une société internationale d’étude, de conseil et de formation, elles viennent récompenser les entreprises souhaitant maintenir un cadre de travail de qualité via le développement de cultures d’entreprise où règnent la confiance. Une entreprise Great Place to Work valorise les contributions personnelles des salariés afin de générer des résultats exceptionnels qui associent performance sociale et économique. En outre, il s’agit d’un levier d’amélioration sans commune mesure pour la marque employeur et ainsi d’un atout non négligeable dans le cadre de vos futurs recrutements.
Selon les dires de Robert Levering, cofondateur de Great Place to Work® : « Une entreprise où il fait bon travailler est un lieu où vous faites confiance à vos dirigeants, vous êtes fier de votre travail et vous appréciez vos collègues. » Mais c’est avant tout un endroit où les salariés sont dans des conditions optimales pour performer. Et pour cause, un employé motivé, épanoui, ne connaissant pas le stress et la peur du burn-out sera plus à même de donner le meilleur de lui-même alors donnez-lui cette chance !
Dans cet article, toutes les clefs pour devenir une entreprise où il fait bon travailler et attirer les meilleurs talents !
Comprendre les règles du jeu
L’édition 2015 du Palmarès français, a permis d’évaluer 166 entreprises, soit plus de 196 000 salariés, pour une sélection de 60 lauréats.
L’évaluation des sociétés s’effectue sur la base du volontariat, ce sont les entreprises elles-mêmes, PME ou grands groupes, privées ou publiques, qui font le choix d’y participer pour un tarif compris entre 4900 et 13900€. La publication des résultats et la réalisation du classement sont quant à elles réalisées intégralement par l’Institut.
Pour établir son palmarès annuel, la société Great Place to Work® adresse un questionnaire composé de 59 questions à l’ensemble des salariés avec la garantie de l’anonymat, c’est le Trust Index®. Ce dernier comptera pour deux tiers de la note finale alors que l’évaluation qualitative de la culture de l’entreprise ainsi que des pratiques managériales composera le dernier tiers de la note. Il s’agit là du Culture Audit® qui sera réalisée à partir d’un dossier renseigné par la direction de l’entreprise auditée avec un recensement des actions visant à améliorer les conditions de travail avec, bien entendu, l’apport de preuves concrètes, sociales et factuelles.
Ce distinguo entre visions salariale et managériale s’explique aisément avec des attentes différentes de part et d’autre :
- L’employé sera demandeur de relations quotidiennes satisfaisantes s’articulant autour de la confiance réciproque qu’il entretient avec ses dirigeants et de l’ambiance générale qui règne dans l’entreprise. En outre, la fierté qu’il éprouve vis-à-vis de son travail doit se traduire par une reconnaissance réelle de la part de ses pairs et du management. Un employé a avant tout besoin de respect, de convivialité ainsi que d’un traitement équitable, la crédibilité du management est à ce prix.
- Les managers quant à eux, souhaitent en premier lieu atteindre leurs objectifs organisationnels avec des employés performants sur lesquels ils peuvent se reposer en toute confiance. C’est ainsi que les managers pourront établir des programmes de développement de même que des politiques en faveur du bien-être au travail, permettant à l’entreprise d’afficher de meilleurs résultats et d’ainsi entrer dans le cercle vertueux que connaissent les best place to work. Les conditions de l’on-boarding, les efforts réalisés pour motiver ses collaborateurs, les possibilités de discussion et d’interaction entre les différents échelons hiérarchiques, le soutien des employés lors de traversées de moments professionnels ou personnels difficiles, les mesures prises pour garantir l’équité de traitement entre tous les salariés de l’entreprise sont autant de points soulevés par le Culture Audit® soumis aux managers.
Comme vous le constatez, la confiance est le facteur déterminant qui fera de toute entreprise une best place to work entrainant dans son sillage la crédibilité de la direction, le respect des employés et la fierté que ces derniers ressentiront. C’est sur ce point particulier que s’attardera en priorité l’Institut car il est central.
Maintenant que vous savez de quoi il en retourne exactement, voici quelques conseils pour vous hisser sur la plus haute marche du podium !
Distinguez-vous ! Replacez l’humain au cœur de vos préoccupations !
D’après un récent sondage, chez les moins de 25 ans, l’ambiance est le principal critère de sélection dans le cadre d’une recherche d’emploi bien avant le salaire et le contenu du poste.
« Employees first, customers second. » 2005, Vineet Nayar, père du management par la confiance.
Même si on retrouve quelques dénominateurs communs entre les différents nominés au concours best place to work comme un management horizontal avec des prises de décision collégiales, une plus grande égalité entre femmes et hommes, une meilleure préservation de l’équilibre vie privée – vie professionnelle ou encore des espaces de travail agréables et soignés, il existe une infinité de façon de vous démarquer dont voici quelques exemples :
Créer un environnement rassurant, fonctionnel, « wellness-oriented » :
Locaux spacieux, lumineux, bien entretenus, propres, présence d’une conciergerie, d’une crèche ou d’une garderie, salle de sport avec coach, de détente avec quelques éléments de divertissement tels un babyfoot ou une table de ping pong, fournir des corbeilles de fruits près des espaces de détente, organiser des événements festifs mensuels, créer des plateformes communautaires d’échange pour le partage d’idées, poster des petites-annonces, veiller à ne pas faire subir une pression trop forte aux salariés etc, sont autant de petites attentions pas forcément très onéreuses et assez simples à mettre en place qui vont créer une ambiance de travail agréable. Vos collaborateurs passent plus de temps sur leur lieu de travail qu’auprès de leur famille, faire en sorte de favoriser leur bien être les rendra heureux et améliorera leur productivité. Ce n’est pas pour rien que le job de chief happiness officer a autant le vent en poupe !
Créer du lien social
Chez BlaBlacar, tous les mercredis les participants au programme maison BlaBlaLunch sont invités, suite à tirage au sort, à déjeuner avec 3 personnes d’autres services de l’entreprise. L’intégration des nouveaux arrivants est ainsi facilitée de même que la communication interservices pour plus de fluidité dans les process. Chez Uptoo, une société spécialisée dans le recrutement de commerciaux, c’est 3% du chiffre d’affaire qui est consacré à des moments festifs afin de promouvoir l’esprit d’équipe, de faire décompresser les collaborateurs sous pression et de renforcer les liens entre les salariés. Valrhona, spécialiste de la commercialisation de chocolat haut de gamme envoie chaque année 20 salariés accompagner 20 clients à la découverte de plantation de cacao pour créer un moment de contact et d’échange privilégié entre collaborateurs dans un cadre propice au bien-être et à l’évasion.
Promouvoir la culture de l’entreprise
À l’image d’Accuracy qui propose deux semaines de formation à ses nouveaux employés pour leur inculquer « l’esprit promotion » qui va leur permettre d’évoluer dans l’entreprise avec un esprit collectif renforcé et une grande capacité à travailler en équipe, il est important de partager avec vos salariés un ensemble de valeurs communes fortes qui vont donner le sentiment d’appartenance à une équipe, à une véritable famille !
Garantir une équité de traitement hiérarchique
Que ce soit chez Mars ou Zenika, tous les employés, consultants, managers et la direction sont au logés à la même enseigne avec l’absence de bureaux individuels, de salles à manger VIP ou de places de parking réservées. Tous évoluent dans les mêmes open-space sans aucune distinction, ce qui accroit la proximité entre les différents collaborateurs et facilite les échanges. Davantage d’idées sont transmises pour être mises en œuvre, les stratégies sont mieux comprises et donc mieux appliquées ne laissant que très peu de place à la frustration que connaissent la plupart des salariés en entreprise devant des dirigeants qui ne parlent pas le même langage et qui paraissent inaccessibles.
Une valorisation salariale juste et transparente
Quoi de plus démotivant et frustrant pour un salarié fier de son travail que de voir ses efforts récompenser uniquement son manager ou l’actionnariat ? Pour encourager les collaborateurs à atteindre leurs objectifs, Companeo a lancé un programme de primes d’activité mensuelles dont le montant est identique pour tous et qui varie selon l’atteinte des objectifs. En dessous de 90%, aucune prime n’est versée alors que de 90 à 110% des primes par pallier de 0 à 300€ sont allouées. Une redistribution des profits qui mobilise l’ensemble des troupes pour atteindre les résultats et développe chez eux un esprit de corps à toute épreuve !
Garantir une évolution professionnelle
Permettre à ses collaborateurs de se projeter, d’évoluer et pourquoi pas de changer de domaine d’activité grâce à des formations idoines pour promouvoir la mobilité interne est un levier efficace pour limiter le turn-over d’une part mais surtout pour assurer le bien-être de vos salariés ! A ce titre, Kimberly-Clark propose une fois par an la Career Week, une semaine pendant laquelle les employés peuvent aborder la question de leur carrière et de leur développement au sein de l’entreprise au travers de sessions théoriques et de workshops animés par des experts externes ou des managers qui partagent leurs expériences. Dans la même veine, Aramisauto.com consacre 5% de sa masse salariale à la formation de sorte qu’aujourd’hui l’entreprise peut s’enorgueillir de compter 53% de ses responsables d’agences issus de mobilités internes. Pour répondre à la même problématique, la société McDonalds a été jusqu’à créer ses propres centres de formation aux 4 coins du monde ! Chez Solucom, ce sont 30% des collaborateurs qui se sont impliqués partiellement ou complètement dans un autre métier à la suite de missions de courte durée au sein de fonctions transverses.
Vos plus belles ressources sont là sous vos yeux, utilisez-les !
Aussi autarcique voire sectaire que cela puisse paraitre, chez Davidson Consulting, la promotion externe n’existe pas et seule est considérée la montée en compétence interne. En effet, qui mieux que vos propres employés, qui connaissent déjà les problématiques, la culture de l’entreprise et son personnel serait plus apte à prendre un poste managérial ? Toujours en suivant le même raisonnement, les Blabla talk de Blablacar permettent chaque semaine à un responsable de service de présenter un projet, une idée, un problème à l’ensemble des salariés lors d’un meeting pour créer une émulation d’idées, un échange, tout simplement pour utiliser la matière grise de chaque employé en les responsabilisant et en les impliquant davantage dans la vie de l’entreprise.
L’innovation n’a pas de limite
En matière de qualité de vie au travail, n’oubliez jamais que l’innovation n’a pas de limites mais qu’il ne s’agit pas uniquement de faire, il faut savoir faire. Et pour cause, les organisations les plus productives et optimisées avec des emplois peu pénibles et des régimes de rémunération généreux ne sont pas forcément les plus appréciées par les employés ! Il existe dans les best place to work une atmosphère particulière qui transcende les politiques, une petite touche qui fait toute la différence et qui en lien direct avec la proximité, la considération, le respect et encore une fois la confiance. Vos collaborateurs sont des êtres humains, enthousiasmez-les, faites-leurs confiance et surtout invitez les à vous faire confiance en les replaçant au cœur des affaires.
Outre une amélioration de votre marque employeur, vous améliorerez la relation client de votre société et optimiserez les opportunités dans votre secteur d’activité en vous démarquant de vos concurrents grâce à un capital sympathie sans pareil. Vos efforts financiers seront vite contrebalancés par des retombées économiques bien plus grandes avec des équipes motivées, une résistance au changement, un absentéisme et un turn-over drastiquement réduits.
84% des salariés des entreprises du palmarès se sentent bien au travail et 79% s’y rendent avec plaisir, contre respectivement 46% et 41% des salariés dans leur ensemble. Alors qu’attendez-vous pour vous lancer ?
Si cet article vous a plu, je vous invite à télécharger notre livre blanc « Comment travailler sa marque employeur » ou à nous contacter directement.
