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Jaipasleprofil.fr, le site d’emploi dédié aux profils atypiques !

D’après une étude de 2015 du groupe Manpower, seul 1 employeur sur 5 cherche à recruter des candidats avec un…

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D’après une étude de 2015 du groupe Manpower, seul 1 employeur sur 5 cherche à recruter des candidats avec un profil atypique !

Un commercial en pleine reconversion vers la comptabilité, une période sans activité dans le CV d’un candidat parti faire le tour du monde, un jeune diplômé en ingénierie informatique souhaitant travailler dans les ressources humaines, etc. Tous ces candidats sont ce que l’on appelle des « profils atypiques », ces fameux profils que l’on remarque toujours en triant la pile de CVs, et qui entrent difficilement dans le moule lorsqu’ils postulent à une annonce.

Nous connaissons la tendance générale qu’ont les entreprises à recruter des « clones » : mêmes diplômes, mêmes parcours professionnels, voire mêmes loisirs ! La familiarité des profils rassure et permet de donner le sentiment parfois justifié de prendre moins de risques lors de l’embauche. Pourtant, les personnes aux CVs originaux apportent une vision singulière du monde de l’entreprise, et il serait dommage, voire même contre-productif de s’en priver pour peu qu’ils ne répondent pas exactement aux critères fixés.

Jaipasleprofil.fr est un site qui s’inscrit exactement dans cet esprit. A la différence des autres sites d’emplois, Jaipasleprofil.fr met cartes sur table, et s’adresse directement aux candidats qui n’ont pas un parcours « lisse » : candidats en reconversion, autodidactes, sans expérience, etc. Chers recruteurs, vous êtes prévenus d’emblée ! Mais alors, pourquoi aller chercher des profils atypiques, alors que beaucoup de recruteurs passent leur temps à les fuir ?

Dans cet article, retour sur le site Jaipasleprofil.fr et sur son ambition d’aller à contre-courant du recrutement traditionnel !

La naissance du site : une réponse aux difficultés de recrutement et au chômage de masse

Le point de départ de Jaipasleprofil.fr est le constat d’un paradoxe : selon le site, environ un tiers des entreprises déclareraient rencontrer des difficultés de recrutement, tandis que le nombre de chômeurs ne cessent d’augmenter !

La légende raconte que le créateur du site, Nicolas Lacombe, l’aurait créé après avoir essayé de dresser le profil type du commercial lorsqu’il devait en recruter un. En rencontrant différents membres de son réseau, celui-ci se serait aperçu que les meilleurs commerciaux n’étaient pas les plus expérimentés, mais ceux qui, justement, « n’avaient pas le profil » à première vue. Parmi les plus performants, il comptait un étudiant, un ancien serveur, et un manutentionnaire reconverti. Inutile de préciser qu’aucun d’entre eux ne sortait d’école de commerce ou de management.

Fonctionnant exactement comme un site emploi traditionnel de type « Monster », le site permet pour les candidats, de déposer un CV, et pour les recruteurs, de diffuser des annonces, et d’avoir accès à une CVthèque. Si personne ne sera étonné en apprenant que le site est gratuit pour les candidats, vous le serez peut-être davantage en sachant qu’il en est de même pour les recruteurs, chose assez rare pour le souligner. Le site présente également un certain nombre d’entreprises ayant recours à leurs services, et pas des moindres, puisque nous y retrouvons le groupe Axa, Manpower, ou encore la radio Europe 1. En termes de volume, Jaipasleprofil.fr propose près de 450 offres d’emploi et plus de 2000 CVs atypiques !

Les profils atypiques, une mine d’or de compétences comportementales !

Plus de 21% des recruteurs déclarent avoir des difficultés de recrutement en raison du manque de savoir-être des candidats !

Dès l’inscription, le site prévient le recruteur : la condition, pour y avoir accès, c’est d’être complètement ouvert aux profils atypiques. Il faudra alors être prêt à se détacher du CV, pour se concentrer davantage sur la personne. Bien sûr, le diplôme, et surtout l’expérience restent des valeurs sûres en termes de compétences, même si c’est loin d’être systématique. En fait, cela reste surtout vrai pour l’ensemble des compétences techniques, spécifiques à chaque métier : la maîtrise d’un logiciel, la gestion de procédures administratives selon la législation, la programmation dans un certain langage, etc. Concernant les compétences dites « comportementales », c’est un autre sujet. Celles-ci ne se développent pas forcément en formation, et peuvent vite varier d’un candidat à l’autre, dépendant davantage de ses propres capacités et de sa personnalité que de sa formation. Elles sont rarement visibles sur le CV, et doivent, la plupart du temps, être évaluées par des mises en situation pour être appréciées à leur juste valeur dans un processus de recrutement.

Ainsi, en fonction des priorités que le recruteur se fixe, diffuser son annonce sur Jaipasleprofil.fr peut se révéler être une stratégie très intéressante. Dans le cas où les compétences comportementales s’avèrent particulièrement importantes, n’hésitez plus, ratissez large ! Par exemple, certaines chaînes d’agences immobilières françaises l’ont bien compris pour recruter leurs commerciaux. Century 21, pour ne citer qu’eux, n’hésite pas à affirmer haut et fort qu’ils ne cherchent pas des diplômes, mais des aptitudes avant tout. En effet, les compétences comportementales sont bien plus importantes dans ce genre de métiers, tels que l’écoute client, la ténacité, ou encore la rigueur.

Et si on arrêtait de jouer au jeu du verre à moitié vide ?

Selon une étude France Stratégie 2017, 42% des travailleurs auraient un travail qui ne correspond pas à leur spécialité de formation !

Recruter un profil atypique n’est pas forcément évident, il y a toujours des risques à considérer. Cependant, intégrer des profils différents au sein d’une équipe peut représenter un levier insoupçonné de performance.

« Il est autodidacte, il n’a pas eu de diplôme… Cela veut dire qu’il y a plein de choses qu’il ne doit pas connaître ! Imagine s’il retarde un projet parce qu’il perd du temps à apprendre ce que les autres savent déjà. »

Et si au contraire, il faisait gagner du temps au projet ? L’autodidacte, par définition, a appris à « apprendre », il peut être beaucoup plus débrouillard que quiconque pour monter en compétences. La capacité à apprendre est une aptitude précieuse et non négligeable : dans un monde professionnel où tout change de plus en plus vite, il n’est pas rien d’avoir un profil particulièrement adaptable dans l’équipe ! Sa courbe d’apprentissage est en général plus courte que celle des autres, et il ne sera jamais rassasié de nouvelles choses à découvrir.

« Mais tu as vu ce trou de 2 ans dans son CV… quand je l’ai appelé, il m’a dit qu’il avait lâché son ancien job pour tenter de monter sa propre boîte, mais que ça n’avait pas fonctionné. S’il n’arrive pas à faire tourner sa propre boite, comment pourrait-il prétendre faire tourner la mienne ? »

Quitter son travail pour monter son entreprise, c’est aussi prendre un risque conséquent. C’est faire preuve de courage, sortir de sa zone de confort. De même pour ceux qui prennent une année sabbatique, prendre le risque de démissionner d’un poste en période de chômage de masse n’est pas à la portée de tout le monde. Intégrer quelqu’un qui n’a pas froid aux yeux dans son équipe peut être un réel coup de fouet pour l’entreprise.

« Son profil n’a rien à voir avec ce que nous faisons. Si je le prends, il part quasiment de zéro, je ne peux pas perdre mon temps à tout lui réapprendre »

L’apprentissage de l’aspect technique d’un métier peut se faire relativement vite, alors que le développement d’une compétence comportementale est beaucoup plus long. Que ferez-vous d’un commercial connaissant bien son produit, mais abandonnant au premier refus d’un potentiel client ? Que ferez-vous d’un manager qui connaît bien le secteur de l’entreprise dans laquelle il est, mais qui n’est jamais à l’écoute des membres de son équipe ? Comme mentionné précédemment, l’investissement sur des compétences comportementales peut s’avérer plus payant que celui sur des compétences techniques.

Encore aujourd’hui les profils atypiques font peur aux recruteurs et chefs d’entreprise. Parmi les raisons les plus invoquées : la peur de devoir massivement investir dans de la formation, la peur d’une mauvaise intégration à l’équipe, ou encore la peur de ne pas satisfaire son client final pour un recruteur en cabinet qui oserait sortir du cadre. Cependant, il faut parfois oser sortir de sa zone de confort, car l’immense avantage de la diversité des profils dans une entreprise est de prévenir contre l’assèchement de la pensée, et donc de nourrir la création et l’innovation !

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À propos de l'auteur

Dalale Belhout

Directrice au sein de la Fondation FACE (Fondation Agir Contre l'Exclusion), Dalale dirige le Club des entreprises socialement engagées de Seine-Saint-Denis et sensibilise acteurs privés et publics aux enjeux de recrutement inclusif et de diversité en entreprise. Ancienne Head of Content chez DigitalRecruiters, elle est aujourd'hui ambassadrice du Lab'DR, une communauté d'experts qui partage réflexions et bonnes pratiques sur le blog. Dalale est par ailleurs co-auteur de plusieurs ouvrages dédiés au digital appliqué aux RH, à la marque employeur et au recrutement responsable et éthique, sujets sur lesquels elle intervient régulièrement en tant que conférencière.