61% des entreprises ont mis en place des actions ou des plans d’action en faveur de la QVT mais seulement 32% les ont réellement activées ! (Sondage 2017 Anact-KANTAR TNS)
La Qualité de Vie au Travail (QVT) est l’espace d’équilibre entre la satisfaction des salariés et la performance de l’entreprise. L’enjeu économique pour l’entreprise est incontestable puisque la Qualité de Vie au Travail vise à améliorer la compétitivité. Cependant, trois autres enjeux sont également à prendre en considération : l’enjeu social, qui consiste à maintenir l’équilibre relationnel et à faire le lien entre les différents intervenants, l’enjeu individuel qui permet d’optimiser le rôle de tous les acteurs de l’entreprise et enfin l’enjeu juridique dans la mesure où la Qualité de Vie au Travail est encadrée et normée, les entreprises devant ainsi s’y soumettre.
Une bonne Qualité de Vie au Travail permet de réduire le taux d’absentéisme et de turn-over (grâce à un meilleur épanouissement professionnel et une meilleure prévention des risques psycho-sociaux), elle permet de réduire les coûts de recrutement et elle contribue à maintenir l’implication des salariés dans l’entreprise, plus investis et plus productifs.
Pour le salarié, la Qualité de Vie au Travail permet de ne pas subir le travail comme une contrainte mais de le vivre comme un facteur de réalisation personnelle et de donner du sens à sa place en entreprise. L’entreprise est une organisation sociale constituée d’êtres humains aux rapports complexes, interdépendants les uns des autres. Veiller à préserver un environnement sain permet de prévenir les risques psychosociaux, et de préserver la dignité de chacun. Comment améliorer les conditions de travail des salariés ? Éléments de réponse dans cet article.
La qualité de vie au travail : une notion complexe
La QVT contribue à la performance de l’entreprise pour 97% des salariés et 99% des dirigeants ! (Étude Malakoff Médéric 2017)
3 angles d’approche différents
La Qualité de Vie au Travail s’adresse à plusieurs aspects de la vie professionnelle d’un individu et s’articule autour de 3 axes majeurs (d’après la définition de l’ANACT, l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail).
Tout d’abord, le premier axe concerne les « conditions de travail » : on s’intéresse à la qualité de l’environnement professionnel physique, technique et organisationnel, on prend en compte les conditions d’emploi tels que l’égalité professionnelle, le droit à la formation, le suivi de carrière ou encore la diversité. En parallèle, on étudie les conditions de vie hors emploi qui restent en lien avec le travail à savoir : le temps de transport, l’équilibre vie privée-vie professionnelle et les problèmes de santé.
Le deuxième axe s’intéresse à la « capacité à s’exprimer et agir ». On s’interroge sur la qualité des interactions entre collaborateurs. L’environnement professionnel permet-il un soutien collectif ? Un soutien des managers ? Existe-t-il un dialogue social, un débat sur le travail, un groupe de résolution de problèmes ? Les relations sociales, d’après l’étude 2017 de Malakoff Médéric sur la QVT, sont le principal facteur déterminant de Qualité de Vie au Travail pour 49% des salariés et 53% des dirigeants. La proximité entre salariés est un facteur de confiance qui est lui-même un facteur de bien-être. De mauvaises relations ont un impact direct sur la Qualité de Vie au Travail. Le rapport à la hiérarchie, la communication entre collègues, le regard que les dirigeants portent sur leurs salariés (reconnaissance ou indifférence), tous ces liens humains posent les bases de la Qualité de Vie au Travail d’un point de vue relationnel.
Enfin, le troisième aspect concerne le « contenu » du travail avec l’autonomie du travail, la valeur du travail, le travail dit « apprenant » (un travail qui mobilise les compétences) et le travail complet (un travail qui donne une vision globale de la performance individuelle). Ces points déterminent l’implication du salarié. Comment s’assurer que son poste est intéressant, est-ce qu’il peut mesurer son impact dans l’entreprise ? Il y a également une volonté de création de valeur en cherchant à favoriser l’implication du salarié dans la démarche de l’entreprise.
Comment améliorer la QVT ?
85% des salariés estiment que l’usage des technologies numériques a eu un impact positif sur leur qualité de vie au travail ! (Sondage 2016 TNS – SOFRES pour la semaine de la QVT « Mieux travailler à l’ère du numérique » en partenariat avec l’Anact)
Des actions au quotidien
Le relationnel étant primordial dans la perception de la qualité de vie au travail, il est nécessaire de mettre au point des actions qui favoriseront aussi bien l’entente générale que la communication en interne afin de consolider le sentiment d’appartenance à l’entreprise. Il est possible de fédérer les salariés autour d’évènements collectifs en représentant par exemple l’entreprise à une course caritative, en organisant des sorties culturelles entre collègues ou en réalisant un journal de l’entreprise. L’objectif est de mettre en place des actions qui permettront aux uns et aux autres de se connaître au travail mais aussi en dehors.
D’autre part en ce qui concerne l’espace de travail, il convient de vérifier qu’il est adapté à l’exécution des tâches de chacun, qu’il est optimisé pour faciliter le travail ou que les bureaux favorisent une bonne cohabitation sans parasitage. Il existe par exemple des dispositifs qui permettent de créer un « bruit blanc » en open-space afin de réduire la cacophonie et favoriser la concentration. Cela facilite le « vivre ensemble ». Il est également important de veiller à l’entretien du matériel utilisé pour que les salariés aient confiance dans leurs outils et ne prennent pas de risques.
En ce qui concerne la santé au travail, il est possible de mettre en place des mesures de prévention en se basant sur l’analyse de situation d’accidents ou d’incidents déjà expérimentés par l’entreprise. L’entreprise peut créer des fiches qui serviront à rapporter les incidents, sensibiliser les salariés en vérifiant qu’ils connaissent les risques liés à l’utilisation de leurs outils.
La formation en continu permet également de maintenir un haut niveau de compétences sur les outils utilisés afin de prévenir les risques et favorise également le développement professionnel des salariés. On peut enfin prendre régulièrement en considération les plaintes et les demandes des salariés.
Pour faciliter l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, l’entreprise peut mettre en place un système de co-voiturage, permettre à certains salariés de travailler en télétravail, créer un partenariat avec des crèches à proximité et autoriser une plus grande flexibilité sur les horaires de travail quand cela est possible. D’après l’étude Malakoff Médéric de 2017 sur la QVT, les conditions de trajet sont difficiles pour 48% des salariés interrogés !
Enfin, la Qualité de Vie au Travail est encadrée juridiquement, par conséquent il existe des organismes qui peuvent informer sur la bonne marche à suivre (l’ANACT), il est possible de se renseigner auprès du CHSCT, des délégués du personnel, de la médecine du travail ou de faire réaliser un audit sur la Qualité de Vie au Travail de l’entreprise par un organisme extérieur. Il est possible de bénéficier d’aides financières en fonction de la taille de l’entreprise et ainsi de mettre en place des actions QVT concrètes !
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