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Faut-il vérifier le CV d’un candidat ?

Selon une étude Robert Half, seul 54% des recruteurs français jugeraient les CVs fiables !

En recrutement, même si les méthodes de sélection des candidats deviennent de plus en plus performantes, la décision de choisir le candidat idéal repose encore essentiellement sur un échange oral avec les candidats. Pourtant, du simple « embellissement léger », au véritable mensonge éhonté, nombreux sont prêts à distordre la réalité pour augmenter leurs chances d’obtenir l’emploi visé. Les affaires concernant ce sujet ayant pris de graves proportions ne manquent pas : en mai 2013, le directeur général de Yahoo avait été poussé à la démission pour s’être attribué un diplôme en informatique qu’il n’avait pas. Encore plus récemment en 2017, une fausse infirmière a été démasquée. Celle-ci avait réussi à se faire embaucher à l’hôpital de Péronne, dans la Somme, sur la base de faux diplômes qu’elle s’était elle-même fabriqués, et était restée 1 an à travailler avant que l’on découvre la vérité !

Face à de tels exemples, on ne peut que s’alarmer, et vouloir se mettre aussi à mener l’enquête pour chaque candidature. Cependant, se mettre à vérifier chaque CV n’est pas chose aisée, et peut vite alourdir le processus de recrutement, en plus de peser dans la relation candidat/recruteur.

Comment se positionner face à tout cela ? Dans cet article, retour sur un phénomène qui touche de plus en plus de candidats tentés par la falsification de leur CV !

Tout le monde ment sur son CV, vraiment ?

« Feindre de croire un mensonge est un mensonge exquis. » – Maurice Chapelan, journaliste français.

90% des candidats qui arrangent leur CV estimeraient que la pratique est « normale »

On pourrait se dire que la pratique du « CV trompeur », voire frauduleux, ne représente qu’une faible proportion des candidats, et que tous les candidats sont véritablement sincères sur leurs CVs. Pourtant, les quelques enquêtes sur le sujet ne vont pas dans ce sens, bien au contraire.

A titre d’exemple, le cabinet Florian Mantione a réalisé, en 2015, sa septième étude sur les CVs trompeurs en recrutement. L’enquête consistait en la réalisation d’une centaine d’entretiens avec des candidats. Plus de 350 entreprises ont également été contactées. Même s’il faut les prendre avec du recul, et tenir compte de la taille de l’échantillon, les résultats livrés sont profondément accablants. Pour commencer, 75% des CVs seraient trompeurs, c’est-à-dire qu’ils ne reflèteraient pas la vérité dans la forme et/ou le fond. 90% des candidats qui arrangent leur CV estimeraient que la pratique est « normale ». Parmi les éléments du CV qui sont les plus « trafiqués », on retrouve en première position les responsabilités incombant aux précédents postes (75% des CVs concernés), puis viennent ensuite les langues étrangères (73%), et enfin la durée des postes successifs (64%). La population de candidats arrivant en tête de la tricherie sur CV est celle des commerciaux : 75% d’entre eux y auraient recours ! Enfin, 2 employeurs sur 3 ne feraient aucun contrôle du CV pendant un processus de recrutement.

Difficile, après de tels résultats, de se dire que la tromperie sur CV est minoritaire. L’étude apporte cependant certaines nuances, en précisant notamment que la plupart des candidats n’ont pas le sentiment de tromper le recruteur. En effet, le mensonge sur CV est une pratique implicitement tolérée en entreprise, lorsqu’il s’agit d’embellissements légers. Certains consultants conseillent même aux candidats de le faire dans le cadre de coaching ou de conseils emploi.

Qu’autorise la loi en termes de vérification ?

Selon une enquête RegionsJob 2017, 85% des recruteurs affirment faire des recherches en ligne sur les candidats !

La prise de références n’est pas systématique pour 1 recruteur sur 2  

Un certain nombre de recruteurs/directeurs ne souhaitent pas vérifier les CVs par peur de basculer dans l’illégalité. Pourtant, la législation autorise un certain nombre de pratiques, mais qui restent bien sûr encadrées.

Quelles pratiques en complément de la vérification de CV ?

Selon une enquête du cabinet Oasys de 2014, 61% des recruteurs font passer des tests à leurs candidats. Parmi ces tests, les plus utilisés sont ceux évaluant la personnalité, suivi des assessment center.

Un processus comportant plusieurs entretiens augmente les chances de déceler des incohérences

Même si la vérification des CVs permet souvent d’avoir de l’information qualitative, tous les candidats n’y sont également pas forcément habitués. Le risque d’offusquer un candidat dès lors que vous devenez un peu trop intrusif ou soupçonneux n’est pas nul. En complément d’une vérification allégée du CV, il est aussi possible d’agir déjà pendant l’entretien, ou pendant la sélection :

La vérification de CV reste globalement pertinente et peu contraignante, si l’on s’en tient à une vérification sobre et « classique » sans s’aventurer dans les flous juridiques et dans les pratiques socialement moins acceptées. Le temps reste la principale contrainte, ainsi que la réticence de certains candidats. Cependant, il ne faut pas oublier qu’un CV « authentique » ne garantit en rien la capacité d’un candidat à assurer le poste. L’important est d’évaluer ses compétences actuelles, au travers des différentes qualités qu’il exprimera durant l’entretien, mais aussi à l’aide de dispositifs d’évaluation rigoureux !

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