L’écriture inclusive rassemble l’ensemble des moyens linguistiques utilisés dans la langue écrite pour lutter contre les inégalités de genre. Les variations graphiques permises par l’écriture inclusive incluent le point médian et autres signes segmentant les mots, en plus de différents néologismes et tournures de phrases. Si l’émergence de ce langage a suscité un certain engouement dans les années 2000 et 2010, son utilisation est de plus en plus controversée. Dans cet article, nous vous expliquons pourquoi l’écriture inclusive pose problème en recrutement.
L’écriture inclusive, un langage qui ne convainc pas tout le monde
L’écriture incluse, ou le langage inclusif, est loin de faire l’unanimité. Son usage se répand au sein de plusieurs associations et collectifs, ainsi que de certaines mairies, mais reste discret du côté des institutions ou encore des grandes marques. Dans le monde de l’entreprise, on constate que quelques startups se sont essayées à l’exercice avant de se raviser, pour la plupart. En cause, une trop grande difficulté à choisir le type d’écriture inclusive, de généraliser son emploi et de convaincre son audience.
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Prônant une égalité de genres et s’inscrivant dans le mouvement de luttes contre les discriminations sexistes, les défenseurs de l’écriture inclusive se heurtent également au refus de nombreux politiques et intellectuels, au premier rang desquels les membres de l’Académie française. Dans une lettre ouverte publiée en mai 2021 par son Secrétaire perpétuel et son Directeur, l’Académie française souligne le caractère contreproductif de ce langage, transformant la langue écrite en une écriture inintelligible et pénalisant les personnes en situation de handicap.
Les problèmes soulevés par l’écriture inclusive en recrutement
Dans les faits, la première difficulté imposée par le français inclusif est la diversité des écritures possibles. Usage du point médian, barre oblique, dédoublement des marques de genre, usage du « iel » comme forme de genre neutre, les possibilités sont vastes et au libre choix de chacun. Par exemple, le terme « agriculteurs » peut, par exemple, s’écrire « agriculteur.rice.s ». Autant d’alternatives perçues par l’Académie française comme des obstacles à la lecture, à l’écriture et à la prononciation créant de la confusion et menant à un « péril mortel » pour la langue française.Du reste, différents collectifs de personnes en situation de handicap dénoncent une graphie excluante rendant impossible la lecture des annonces d’emploi pour les personnes dyslexiques, aveugles ou malvoyantes pour qui les logiciels d’aide à la lecture ou de synthèse vocale ne sont pas capables de lire les signes et néologismes de l’écriture inclusive.
Si l’écriture inclusive est déjà proscrite à l’école, le gouvernement encourage la féminisation des noms afin de lutter contre les stéréotypes de genre. La circulaire du Premier ministre datant du 21 novembre 2017 indique que les fonctions et grades tenus par une femme doivent être féminisées tout comme il est demandé d’opter pour des formulations visant l’égalité des genres, telles que « le candidat ou la candidate ».
La lourdeur entraînée par le français inclusif, la complexité de la lecture, l’usage controversé du point médian, qui peut être interprété comme une forme de parti-pris contre l’avis de l’Académie française, sont autant d’éléments qui peuvent se révéler délétères dans les processus de recrutement. Comment faire alors pour s’affranchir des inégalités de genre tout en soignant sa marque employeur ?
Du bon usage et des limites de l’écriture inclusive dans les offres d’emploi
Une annonce d’emploi se voulant neutre en termes de genre attire plus facilement les candidates. Mais un usage trop prononcé de l’écriture inclusive peut être compris comme une implication trop marquée dans la mouvance féministe et nuire à l’image de l’entreprise qui se doit de faire preuve de neutralité politique.
Une connotation trop marquée peut décourager de nombreux candidats, y compris des femmes.
Par ailleurs, de nombreux candidats se sentent exclus par les annonces d’emploi rédigées en français inclusif en raison de la complexité de son écriture. Un usage trop visible et trop lourd peut être interprété comme une forme de discrimination envers les candidats ne maîtrisant pas les codes de cette écriture ou souffrant de difficultés à lire.
De plus, l’écriture inclusive rallonge la taille du texte, augmentant ainsi le temps de lecture du candidat, brouille le message véhiculé par l’entreprise et peut inciter le candidat potentiel à ne pas aller jusqu’au bout de la lecture de l’annonce. Les recruteurs doivent garder à l’esprit que les personnes à la recherche de nouvelles opportunités professionnelles ne peuvent consacrer trop de temps à déchiffrer une offre d’emploi.
Si les formes de l’écriture inclusive ne sont globalement pas adaptées aux annonces d’emploi et autres documents échangés dans le processus de recrutement, cela ne doit pas détourner les recruteurs de leur devoir de lutter contre les stéréotypes de genre. Le bon usage de l’écriture inclusive implique de choisir un langage simple, une lecture aisée, dépourvus de points médians ou de formulations trop lourdes. Plus l’écriture inclusive est invisible, plus elle est efficace. En outre, il convient de respecter les usages prévus par la loi en privilégiant, notamment, des termes non genrés ainsi que les règles de féminisation des fonctions et du participe passé.
En matière de recrutement, si la lutte pour l’égalité des genres doit guider les recruteurs, il convient de rappeler que les annonces doivent être rédigées dans le respect de la loi. L’élément à prioriser dans toute annonce d’emploi est, rappelons-le, le salaire, tant cela a d’impact sur le volume de candidatures qualifiées (jusqu’à plus de 50 % selon un récente étude Cegid Digitalrecruiters).
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